Après la levée de fonds, GenePred organise son développement

La start-up marseillaise s’incarnant dans la médecine prédictive, vient de lever 1,2 M€. Des fonds qui devraient lui permettre de conserver son avance vis-à-vis de ses concurrents, grâce à la mise au point de nouveaux tests.

Mission accomplie. La start-up basée à Marseille, sur le site de Grand Luminy, vient de réunir les sommes levées sur la plateforme de crowdfunding Anaxago. 1,2 M€, exactement. Une enveloppe qui permettra à l'entreprise, spécialisée dans la médecine prédictive, de poursuivre son développement. Son domaine spécifique : le dépistage des sujets susceptibles de développer une fibrose du foie, pouvant notamment dégénérer en cirrhose ou en cancer. "Nous reposons sur une recherche scientifique de pointe. Il s'agit plus précisément des travaux menés depuis 30 ans en génétique par mon père, le professeur Alain Dessein. Il a mis en lumière une quarantaine de mutations génétiques, des marqueurs présents dans notre ADN dès la naissance", explique le cofondateur et président, Pierre Dessein. Ces mutations, prédisposant donc au développement de fibroses, ont été identifiées sur des patients partout dans le monde... Travaux qui ont servi de socle au développement de la solution numérique made in GenePred : la mise au point d'algorithmes, attribuant à chaque mutation un facteur risque associé. Et calculant de fait la probabilité de développement d'une fibrose du foie, donc par extension, d'une cirrhose ou d'un cancer, par le sujet.

Conserver l'avance

Solution qui permettrait donc de voir s'amorcer une nouvelle approche de la patientèle, en opérant un glissement du curatif vers le préventif.

"De quoi augmenter les chances de survie des patients et de réduire significativement les dépenses de l'assurance maladie, puisque l'on n'attendrait plus les derniers stades de cette pathologie pour intervenir", poursuit Pierre Dessein.

C'est le personnel médical qui aura recours aux solutions de GenePred, ce sur des sujets présentant un profil dit à risque, du fait notamment de leur mode de vie. "Nous ne sommes pas sur du B to C. Il ne s'agit pas d'un gadget à mettre dans les mains du plus grand nombre, mais d'un test qui repose sur des travaux sérieux en génétique. Nous revendiquons cette image, liée à une recherche française de pointe". D'autant que les solutions de GenePred sont les seules à s'incarner avec autant de précision, avec une fiabilité de l'ordre de 80 %. "Nous sommes les seuls au monde à prédire ces risques-là. Et cette avance technologique, il nous faut la conserver".

D'autant que si les acteurs sévissant dans ce domaine précis ne sont pas légion, il en existe assez pour que l'on parle, d'ores et déjà, de concurrence. Celle-ci étant davantage le fait de professionnels du numérique, à l'instar de Google, que de ceux de l'univers pharmaceutique. "Les grands groupes de ce secteur n'ont pas réussi à se positionner sur la médecine prédictive. Ce n'est pas une question d'argent, plutôt de compétences".

Bientôt via le cloud ?

Et pour conserver son avance, Genepred emploiera justement à bon escient le 1,2 M€ levé sur Anaxago. "Nous les destinons notamment à mettre sur le marché de nouveaux produits". Ainsi, l'équipe envisage par exemple de se focaliser sur les excès de graisse au niveau du foie, jouant eux-aussi un rôle dans le développement des fibroses. Ils devraient s'attaquer également à la fibrose pulmonaire. Une connaissance pointue de ces marqueurs qui devrait par ailleurs lui permettre de se positionner afin de trouver des traitements adaptés. Mais ce n'est pas tout : GenePred devrait intéresser de près le monde de la chirurgie esthétique. Car la start-up souhaite également développer une solution prédictive en mesure de déterminer la faculté de cicatrisation de la peau d'un sujet.

Pour l'heure, l'équipe se concentre encore sur le premier test, qui devrait être lancé en 2017, année pendant laquelle Pierre Dessein envisage de générer du chiffre d'affaires. Selon quel modèle économique ?

"Plusieurs solutions étaient envisageables, notamment l'éventualité de devenir nous-mêmes un laboratoire, afin d'effectuer ces tests pour le compte du monde médical. Mais le choix que nous avons fait, est de commercialiser le software, l'algorithme d'analyse. Nous vendons ainsi à notre cible, les laboratoires, cet algorithme qui s'incarne sous la forme d'un logiciel. Il s'agit donc de vente sous licence".

Même si Pierre Dessein n'exclut pas de passer à plus long terme le cap du cloud computing. "Nous y réfléchissons. Même s'il faudra régler la question de la confidentialité et de la sécurisation des données".

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