Comment Sonic Solveig éduque à la musique classique

Faire découvrir la musique classique aux plus jeunes via une application aussi ludique qu'éducative, tel est le pari lancé par l'éditeur de jeux musicaux, né à Paris mais accéléré au sein de la French Tech Culture d'Avignon.

Quand musique et numérique s'accordent, ça peut donner des idées toutes neuves et très utiles. Le duo fait plutôt bon ménage, même si le second a sacrément secoué la façon d'écouter la première. C'est bien parce que les usages d'écoute de la musique vivent une vraie révolution et aussi parce que les écrans sont aujourd'hui une composante du quotidien des enfants que Sonic Solveig a décidé de prendre en compte ce double constat pour créer des applications dédiées à l'apprentissage de la musique classique. Sa cible : les 6-12 ans. Sa particularité : aucun besoin d'une formation musicale préalable.

Le fond et la forme

Car l'idée de Sonic Solveig c'est d'insuffler une bonne part de ludique pour rendre l'exercice amusant et non contraignant. "Nous avons enregistré la musique en instruments séparés ce qui permet de donner un matériel musical à l'enfant. Il doit ensuite reconnaître les différents timbres. Il peut également choisir l'instrument à écouter. Le numérique permet de le rendre acteur de l'histoire", explique Lucie Palazot en charge de la production et de la communication.

Le travail amont s'est fait avec musicologues, enseignants et professionnels du jeu vidéo et c'est ainsi que la start-up née à Paris en 2014 a lancé en novembre 2015 une première application dédiée à Peer Gynt. Disponible pour l'heure uniquement sur tablette, elle sera capable d'être consultée sur tous supports d'ici la fin de ce mois de juillet. En parallèle, c'est la sortie d'une seconde application, disponible sur tous supports, dédiée cette fois-ci à Casse-Noisette, que la start-up prépare pour le mois de novembre.

"Pour cette seconde application nous avons conservé la forme ludique. L'enfant va être un orchestrateur. Nous avons également voulu expliquer l'histoire complète de Casse-Noisette dont on ne connaît qu'une partie, le ballet de Tchaïkovski", ajoute Lucie Palazot.

Mais si la cible concerne les jeunes enfants, l'objectif de la jeune pousse c'est aussi d'inciter à se rendre aux spectacles. "Nos applications doivent permettre soit de préparer à cela, soit de prolonger l'expérience".

Complémentarité

Car si Sonic Solveig est née c'est aussi parce que sa directrice générale et artistique, Géraldine Aliberti est impliquée dans Les Clés de l'Ecoute, une compagnie dont l'objectif est de produire des concerts éducatifs. L'idée était de pousser plus avant cette volonté de faire de l'innovation musicale une façon de transmettre le patrimoine musical aux plus jeunes. La compagnie diffuse notamment des spectacles avec l'orchestre de Paris ou l'Opéra de Bordeaux. Et c'est la volonté de se rapprocher des manifestations culturelles du sud-est qui a amené la start-up parisienne en terre avignonnaise, pour une phase d'accélération au sein du Living Lab de The Bridge, porté par la French Tech Culture. "Ce qui était intéressant pour nous c'est la mise en relation avec des acteurs locaux qui comptent, aussi bien avec des partenaires publics que la Ville d'Avignon ou le Festival d'Avignon et d'Aix-en-Provence", précise Géraldine Aliberti, elle-même originaire du sud-est et qui envisage d'implanter Sonic Solveig sur le territoire de Provence Alpes Côte d'Azur.

Passage à l'international

Dans les cartons, Sonic Solveig n'a pas uniquement le projet de changer d'adresse. L'internationalisation est un axe essentiel de développement. Elle devrait d'abord passer par le Royaume-Uni dès ce mois de novembre grâce à l'appui du London Symphony Orchestra avant de regarder vers l'Asie et notamment la Chine, la Corée et le Japon. Sonic Solveig envisage d'avoir à terme un catalogue d'une dizaine d'applications. Pour l'heure le chiffre d'affaires n'est pas significatif, les efforts de commercialisation de cette équipe de 5 personnes, se déployant dès la rentrée. Quant au modèle économique il s'appuie à la fois sur une diffusion des applications en mode freemium ainsi que sur la diffusion d'abonnements des contenus à des institutions ou entreprises, comme des orchestres par exemple.

Sonic Solveig aurait-elle déniché la mélodie du bonheur (entreprenarial) ?

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