Quelles sont les pépites présentées à Invest in biomed ?

Le rendez-vous faisant se rencontrer les biotechs et medtechs du territoire et les investisseurs nationaux à même de leur porter un soutien financier permet de faire émerger les innovations régionales.

C'est une initiative conjointe d'Eurobiomed et de la SATT Sud-Est : les rencontres Invest in Biomed se sont déroulées pour leur deuxième édition ce 19 octobre. Objectif : soutenir créer des connexions entre les entreprises portant des projets technologiques à forte valeur ajoutée en biotech/medtech et des investisseurs à même de renforcer leurs fonds propres et de les accompagner dans leur développement. Soit "une vingtaine d'investisseurs nationaux auxquels nous avons présenté des entreprises qui ont été sélectionnées, accompagnées et préparées pour ce pitch par Eurobiomed et la SATT Sud-Est" déclare Émilie Royère, directrice du pôle. Structures qui ont donc pitché face à ce parterre d'acteurs de la finance. Concrètement, elles étaient sept à présenter leur projet, avec des besoins en financement allant de 500 000 € à 10 M€. Parmi elles, deux entreprises qui concourent en finalité au même objectif : diminuer les dommages, pour les patients, relatifs à des pratiques défaillantes en termes de santé et rationnaliser de fait les coûts supportés par la caisse d'assurance maladie.

ExcatCure prédit les bonnes prescriptions

C'est ainsi le cas d'ExactCure, qui entend apporter une solution aux prescriptions inadaptées du corps médical et aux libertés en termes d'automédication prises par les patients. Un écueil qui génère pas moins de 15 000 décès par an en moyenne à l'échelle nationale, et près d'1,1 million de journées d'hospitalisation. "Certains avancent un coût annuel de 10 milliards d'euros", appuie le fondateur, Frédéric Dayan. Or, prescrire la bonne dose, le bon médicament n'est pas si simple pour un médecin, poursuit-il. "Il est en fait très difficile d'ajuster la posologie en fonction du patient. L'âge joue un rôle, mais aussi sa taille, son poids, une éventuelle insuffisance rénale, la génétique, les habitudes de vie..." ExactCure propose ainsi une solution en mesure de palier cet écueil : "nous construisons un avatar numérique et nous insérons les données personnelles du patient. Ce qui permettra de voir par simulation les conséquences d'une posologie, d'une prescription sur ce dernier". Ce qui s'inscrit ainsi de plain-pied dans le prédictif... avec deux versions développées, une pour les professionnels et une pour les patients.

MediHandTrace contre les infections nosocomiales

MediHandTrace a quant à elle l'ambition de tracer les 5 indications de l'hygiène des mains définies par l'OMS afin de limiter les infections nosocomiales. Il faut dire que le nombre de malades concernés est préoccupant : un sur vingt est atteint au cours de son parcours de soins. "En valeur absolue, cela représente 800 000 personnes touchées en France par an, 10 000 décès. Et un coût de 4 à 6 Mds€ par an supporté par l'assurance maladie. Dernier fait préoccupant, ces chiffres, en valeur absolue, ne bougent pas", analyse la fondatrice de l'entreprise, Francine Lanceleur. La solution proposée par la start-up se décline en deux produits effectuant la traçabilité sur ces 5 moments particuliers, au moyen de la technologie RFID. "Il s'agit tout d'abord de puces dans les chaussures des soignants, d'antenne reconnaissant ces derniers et de distributeurs de solution d'hygiène hydro-alcoolique connectés. Cela permet de savoir à tout moment ce qui se passe quand un soignant entre dans la chambre d'un patient". La technologie de MédiHandTrace combine également une scanette aux gestes de soins. "Nous avons développé un logiciel embarqué contenant toutes les données patients. Cela permet de savoir quels sont les différents soins à effectuer avec un système d'alerte et de rappel et de saisir toutes les infos lorsque ces actes de soin ont été réalisés". Un logiciel gère ensuite toutes les données collectées et les restitue aux soignants organisés par groupe.

Des besoins divergents

Deux solutions innovantes, une finalité convergente... et des besoins différents pour chacune, en termes de financements. Car ExactCure et MediHandTrace n'en sont pas au même stade de développement. En effet, la première déposera les statuts de sa société au premier trimestre 2017, s'implantera à Nice au sein de l'incubateur 27Delvalle et vient d'achever la phase de prototypage. Elle cherche ainsi à lever entre 500 000 € et 700 000 €, afin d'amorcer son industrialisation. MediHandTrace, quant à elle, est une entreprise créée à La Garde par un consortium depuis avril 2015. Après une commercialisation de sa solution en France, en Allemagne, en Suède et au Liban et un premier exercice qui la verra réaliser fin 2016, 500 000 € de chiffre d'affaires, elle cherche à mettre un coup d'accélérateur à sa croissance et nécessite pour se faire quelque 4 M€. Des fonds qui serviront à pénétrer davantage le marché et recruter une équipe. "Ils nous permettront aussi de continuer dans la R&D. Nous souhaitons également aller vers une approche big data, avec la volonté de développer des logiciels plus collaboratifs à vue de comparaison entre hôpitaux... A condition bien sûr que l'on puisse protéger suffisamment les données. Enfin, nous voudrions optimiser les marges des produits afin de proposer une tarification plus attractive", énumère Francine Lanceleur. "Nous sommes impatients de voir se concrétiser les échanges de l'événement par des levées de fonds ambitieuses. En particulier celles des entreprises à qui nous avons confié le développement et la mise sur le marché des pépites innovantes des laboratoires de recherche publique de notre territoire", souligne Laurent Baly, président de la SATT Sud-Est.

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