Comment le pôle Optitec renforce son positionnement

Dédié à la photonique, l'imagerie et l'optique, le pôle basé à Marseille mais rayonnant en PACA et en Occitanie développe des axes marchés et s'intéresse à l'open innovation. Car ce qui est bon pour les entreprises l'est aussi pour les pôles de compétitivité.

La stratégie des pôles a été un sujet, notamment au printemps dernier, lorsque la question de leur nouvelle feuille de route, pile dix ans après leur création, a été évoquée par le gouvernement. Du côté du pôle Optitec, on n'a pourtant pas attendu ce rendez-vous pour peaufiner un plan de développement capable de répondre exactement aux attentes des entreprises.

Effort de R&D

Ainsi que l'explique Katia Mirochnitchenko, "depuis deux ans, Optitec évolue davantage sur le traitement du signal, des données. Les débouchées marché, c'est le couplage entre les aspects hard et soft qui sont le traitement de l'image, la réalité augmentée ou la réalité virtuelle".

Et dans ce virage, clairement, "nous positionnons le pôle comme un pôle R&D", poursuit sa directrice, rappelant que les entreprises adhérentes - 115, sociétés et centres de recherche et développement - y consacrent d'ailleurs 15 % de leur chiffre d'affaires. "Les PME et les grands groupes offrent des solutions globales qui sont notamment des réponses aux numérique et à l'industrie du futur".

Rester "open"

Répondre aux besoins du marché, c'est désormais dans cette démarche que les pôles veulent - doivent - entrainer les entreprises. Chez Optitec, on en a défini quatre, comme autant de domaines applicatifs : l'industrie du futur donc, mais aussi la sécurité/surveillance, la santé et le médical ainsi que les smart cities et le green. "Les pôles ne doivent pas rester sur les modèles d'innovation d'il y a dix ans", insiste bien Katia Mirochnitchenko. Après la phase labellisation de projets collaboratifs - 300 depuis la création du pôle pour un budget de 0,5 Mds € - il faut aller plus loin encore. Et ça, c'est le rôle de l'open innovation, le dernier moyen de pousser l'innovation dont tout le monde s'empare. "Nous allons aider les PME à aller chercher des compétences à l'extérieur de leur écosystème". Et pour cela, Optitec compte se positionner comme l'interface sourçant les solutions des PME, collaborer avec Aix-Marseille Université, "identifier de nouvelles ruptures technologiques, sortir des cadres classiques". Trois clubs spécifiques vont ainsi voir le jour, réunissant une dizaine d'entités, afin de "faire émerger les sujets et de lier l'intérêt commun entre l'académique et l'industrie".

L'Airbnb de la photonique

Une plateforme capable de mettre en relation l'offre et la demande, des expertises et des équipements avec le pôle comme tiers de confiance va ainsi voir le jour pour ce qui est de la filière photonique. Une filière particulièrement active, qui réunit 10 000 emplois en PACA et Languedoc-Roussillon, soit son périmètre d'avant la fusion des régions. "Deux cent emplois se créent par an", souligne Katia Mirochnitchenko, assez fière de mener le pôle vers la version Optitec 4.0. Et qui égraine les chiffres de sa dynamique.

"Sept à huit entreprises qui s'implantent en région le font grâce  à l'écosystème d'Optitec, grâce à un haut niveau de R&D, à l'existence d'autres entreprises et à une forte présence à l'international".

Il y a aussi cette permanence à Bruxelles, effective depuis 18 mois. "60 % du chiffre d'affaires de nos membres se fait à l'export", relève Katia Mirochnitchenko qui fait remarquer également que "de plus en plus d'entreprises vont vers la levée de fonds privée" et voilà le pôle dans le rôle d'accompagnateur via le programme Optipass.

Synergies méditerranéennes

L'installation d'une antenne au premier trimestre 2017 à Toulouse, donne encore davantage de poids au pôle - déjà présent à Montpellier depuis 2010 - et de possibilités.

"L'idée n'était pas de nous étendre pour nous étendre mais de répondre aux besoins des entreprises de la région toulousaine. Et de fait, des synergies et des croisements entre ce qui se fait en PACA et en ex-Midi-Pyrénées ont été identifiés. Le but est de créer un arc méditerranéen de la photonique. En Europe, le concurrent est l'Allemagne. Notre ambition est de créer un espace qui pourra être un concurrent des grandes régions telles qu'elles existent en Angleterre ou en Allemagne", détaille Katia Mirochnitchenko.

Au total, le chiffre d'affaires consolidé de la filière couverte par Optitec s'élève à 1,6 Mds€.

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