A quoi va vraiment servir SafeGouv ?

Avec sa plateforme de détection des vulnérabilités informatiques, Net Guard, la startup basée à Marseille entraine avec elle collectivités et étudiants. En l'occurrence la Ville de Marseille et Aix-Marseille Université. Une alliance à trois qui doit servir des intérêts multiples.

Dans un contexte d'attaques informatiques d'ampleur toujours plus grande, la cybersécurité est désormais la préoccupation n°1, celle qui intéresse tout type de structure, publique comme privée. Et qui par voie de conséquence exige, à défaut de solutions a posteriori, une prévention la plus pointue possible.

Bug Bounty

Déjà présent sur le marché des TPE/PME depuis sa création en 2016, NetGuard s'est positionné sur l'audit des vulnérabilités informatiques avec engagement de résultat (le tout étant de "précéder" les hackers). C'est ce que l'on appelle le bug bounty et c'est exactement ce service que la startup a décidé de mettre à disposition des collectivités. Mais pour cette cible particulière, le service est gratuit. Et à la manœuvre, ce sont... des étudiants. Une approche qui semble originale, mais qui doit néanmoins servir plusieurs buts.

French Touch

"Notre solution est disruptive par rapport aux dispositifs existants", assure Ely de Travesio, le PDG de Net Guard, allant même jusqu'à affirmer qu'aucune autre n'existe en Europe. Et qui justifie de faire appel aux étudiants, tout simplement parce que "leur niveau d'analyse est pertinent. C'est une génération née devant un écran, qui représente le monde de demain et dont les compétences dépassent celles des professionnels".

SafeGouv s'est donc alliée avec Aix-Marseille Université et plus précisément Polytech. "Nous mettons en évidence la valeur de l'enseignement français et de la French Touch en matière de cybersécurité. Les enseignements disent avoir du mal à instaurer des TD qui stimulent suffisamment la curiosité des étudiants. Or ici le travail se fait sur des cibles réelles", ce qui évidemment rend l'exercice plus intéressant.

Marie Masclet de Barbarin, la vice-présidente du conseil d'administration d'Aix-Marseile Université ne dit pas autre chose expliquant que SafeGouv, en impliquant les étudiants répond exactement aux besoins pédagogiques. "La nouvelle génération est en recherche de sens et participer à la protection de la société au sens large, les enthousiasme. C'est pour eux une réelle expérience qui répond, qui plus est, aux besoins du marché. C'est également une façon de renforcer le lien entre les étudiants et le monde socio-économique".

Smart city modèle ?

Autre acteur du dispositif, et non des moindres, la Ville de Marseille déploie ainsi via SafeGouv son implication dans la ville intelligente mais sûre. Un axe primordial pour la deuxième ville de France qui comme le rappelle Caroline Pozmentier, l'adjointe au maire en charge de la sécurité publique et de la prévention de la délinquance "a réfléchi depuis longtemps à être une safe city". On rappellera les 1 000 caméras déployées dans la cité... L'ouverture des data, leur exploitation, c'est évidemment un large champ des possibles qui s'ouvre : une data bien exploitée est une data doublement intelligente. "Mener une politique de sécurité, c'est faire l'alliance entre l'investissement humain et l'investissement dans les nouvelles technologies" dit l'élue qui a fait en sorte de doter la police municipale d'outils numériques et qui travaille à une expérimentation de bornes d'alerte en centre-ville. "SafeGouv correspond à l'esprit que l'on veut donner à cette ville", c'est-à-dire s'appuyer sur le partage de compétences. "La sécurité au quotidien c'est le travail de tous les acteurs dans la transversalité et le partenariat". Evidemment que l'initiative SafeGouv ne peut pas laisser la collectivité indifférente tant par la gratuité de l'offre de service que par l'appel aux savoir-faire estudiantin. "Marseille doit être le laboratoire d'une politique publique forte et être en pôle position de ce qui existe de plus protecteur et de plus innovant" insiste Caroline Pozmentier.

Si SafeGouv se déploie d'abord à Marseille, Ely de Travesio ne cache pas son ambition de déployer le concept avec d'autres villes voire des chambres de commerce et d'industrie, en PACA mais aussi en dehors des frontières régionales.

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