Les ambitions de One Check dans l'hôtellerie 3.0

Avec son concept de chambre connectée, la startup basée à Nice se place en leader sur le créneau de l'hôtellerie du futur. Un secteur qui intègre désormais rapidement le numérique et bouleverses les modèles économiques des établissements.

Le chariot connecté, c'est l'idée de Virginie Lafon, née en 2011 parce que le Concours du meilleur ouvrier de France auquel cette gouvernante niçoise participait, demandait d'inventer une solution facilitant le travail des gouvernantes. C'est ainsi qu'elle imagine une application capable de rationnaliser les tâches à effectuer, de rendre ce que l'on appelle le housekeeping efficace et de partager les informations à distance. L'idée est tellement innovante qu'elle lui vaut le Trophée de Meilleur Ouvrier de France.

Connectivité fonctionnelle

Mais ça c'était avant. Car depuis, One Check, la startup créée en 2012 pour déployer l'application, a affiné son business modèle. Comme l'explique Pierre Lafon, le PDG de la jeune entreprise, "nous nous sommes rendus compte que le chariot connecté n'était pas une solution viable économiquement en terme d'équipement. La femme de chambre est aussi un acteur important du housekeeping. Or le chariot connecté l'obligeait à sortir régulièrement de la chambre pour entrer ses remarques dans le logiciel, ce qui rendait la chose compliquée". C'est ce retour d'expérience qui permet à la startup d'affiner son produit. "Nous avons pris le problème à l'envers et choisi de faire de la chambre elle-même un objet connecté, capable de dialoguer avec les équipes".

Intégrant la technologie NFC, cette chambre intelligente réagit à l'approche du smartphone de la porte délivrant en même temps toutes les informations la concernant. Le smartphone fonctionnant ici comme un lecteur de carte sans contact. "Cela permet d'automatiser les actions, c'est plus ergonomique pour l'utilisateur et le tag crée un point unique de passage pour les équipes hôtelières". Autre avantage : "auparavant on était sur du déclaratif. La chambre connectée permet d'effectuer un contrôle des tâches".

Devenir un standard

Au-delà de faciliter l'exécution des tâches des personnels, ce tag intelligent répond à l'une des problématiques qui interroge le secteur hôtelier : comment s'emparer de l'hôtellerie 3.0 ? Comment s'installer sur le créneau que l'on sent de plus en plus poindre de l'hôtel connecté ? Le client en effet, exige une expérience mobile, réactive et personnalisée. "Ce mode de communication est en train de devenir la règle", souligne Pierre Lafon. "Non seulement pour les chambres mais aussi pour l'ensemble des lieux publics de l'hôtel".

Si One Check vise les hôtels traditionnels c'est pourtant bien l'hôtellerie de plein air qui pour l'heure se montre la plus enthousiaste. "C'est sur ce segment que nous avons le plus de clients", révèle Pierre Lafon. Ce qui s'explique notamment par des cycles de décision plus rapides. Mais aussi parce que l'innovation de One Check répond à une spécificité de ce type d'hébergement. "L'hôtellerie de plein air est étalé non pas sur plusieurs étages mais sur plusieurs hectares, donc la séquence métier est plus longue, même si ce sont les mêmes processus qui se mettent en place". D'ailleurs précise Pierre Lafon, depuis un an, l'hôtellerie de plein air recrute des gouvernantes d'hôtels, ce qui correspond à une évolution de la qualité de service

Export

Aujourd'hui One Check dispose d'un portefeuille de 165 clients, comprenant donc hôtels, établissement d'hôtellerie de plein air et Ehpad, son client le plus atypique étant la station d'observation Alma au Chili.

La levée de fonds d'1,5 M€ réalisée en début d'année permet outre le déploiement sur l'hôtellerie, à adresser l'international. One Check équipe déjà un hôtel en Floride, un autre à Bruxelles et enregistre des demandes pour l'Espagne.

Regardée, copiée - "nous avons des suiveurs", reconnaît Pierre Lafon - la startup niçoise reste néanmoins sereine. "Notre singularité par rapport à des éditeurs de logiciels est la connaissance terrain que nous avons ce qui permet de faire correspondre notre offre avec les besoins réels". Avec 8 salariés, One Check envisage un chiffre d'affaires de 700 000 euros pour 2017.

Mais l'hôtellerie est encore un marché à éduquer à la digitalisation. "Nous voulons concentrer le maximum de technologie dans le smartphone. Nous avons parmi nos équipes, un ergonome, car la digitalisation c'est avant tout un outil RH". Et puis il y a aussi le sujet de la data. Car les données récupérées sont de vrais outils de pilotage, autant au niveau d'un établissement que d'un groupe. "Nous travaillons sur ces sujets", avoue Pierre Lafon.

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Commentaire 1
à écrit le 16/06/2017 à 15:13
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Le système de Onecheck est intéressant et a son coté innovant mais quand Pierre Lafon dit "nous avons des suiveurs" , il devrait plutôt dire qu'ils sont eux aussi "suiveurs" car notre hôtel utilise un logiciel dénommé "etis" trés facile et très effic...

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