Pourquoi Cap Vert Energie a eu raison de parier sur la mixité énergétique

… Et pourquoi la PME basée à Marseille a anticipé une évolution du marché des EnR vers la vente directe.

Dans le vocabulaire courant on appelle ça être visionnaire. Dans celui de l'entreprenariat on dit plutôt que c'est avoir une bonne connaissance de l'évolution de son marché. Quel que soit les mots, la réalité et les faits semblent en effet donner raison à la vision qu'a défendue depuis sa création en 2009 la PME installée à Marseille : celle d'une consommation des énergies renouvelables qui allait évoluer vers la décentralisation.

Pourtant le contexte alors ne semble pas valider cette orientation. Cela n'empêche en rien le trio fondateur - toujours aux manettes de l'entreprise - de conserver son cap. Car Christophe Caille, Pierre de Froidefond et Hervé Lucas, respectivement en charge du financement, du développement commercial et des opérations, vont conserver leurs certitudes en visant deux marchés : les entreprises et les collectivités.

Sous le soleil mais pas que

"Nous avons bâti un projet structuré autour de la vente multi-énergies et multi-pays", explique Pierre de Froidefond. "Nous ne pouvions pas nous positionner sur une seule énergie". Ce sera donc le photovoltaïque et la méthanisation, et, désormais, la micro-hydroélectricité. En France, Cap Vert Energie possède un parc de 98 centrales solaires, installée sur des bâtiments industriels, agricoles ou collectifs. 46 unités de production complémentaires sont en cours de construction. Fin 2014, c'était la construction de sa première unité de méthanisation, une solution "qui répond aux enjeux environnementaux des collectivités", souligne Pierre de Froidefond.

Orientée donc vers l'international, la PME provençale est présente au Chili, aux Etats-Unis et en Afrique. Des pays ont ressources solaires intéressantes.

"Les marchés répondent à notre vision" s'enthousiasme Pierre de Froidefond.

"On assiste à une vague de fonds avec une baisse des coûts de production (pour ce qui concerne le solaire NDLR). Aux Etats-Unis, le marché a progressé de 116 % entre 2015 et 2016".

Vive le PPA ?

Au pays de l'Oncle Sam comme au Chili les Power Purchase Agreement, ou PPA, ces contrats qui fixent un prix de vente entre le producteur et le fournisseur marquent une évolution qui ne devrait pas, à terme, ignorer la France. "Aux Etats-Unis, il est possible de vendre sa production à une collectivité, une entreprise ou un opérateur local". Dans l'Hexagone, "l'expérimentation sur l'auto-consommation montre que les lignes sont en train de bouger. Des débats sont en cours. Le citoyen pousse le politique".

Les collectivités, d'ailleurs, "sont preneuses d'un accompagnement par des acteurs tels que nous. Nous avons ainsi conçu une offre pour les aider à développer des projets sur leur territoire, dans le but de devenir autonomes. L'efficacité énergétique des bâtiments est regardée par la collectivité".

Cap Vert Energie travaille également à un programme de R&D avec le CEA.

Troisième tour de table

Après l'ouverture du bureau new-yorkais, des projets concrets devraient prochainement s'enclencher sur le sol nord-américain, d'ici la fin de l'année, espère Pierre de Froidefond. C'est également à cette période que devraient être lancés les travaux d'un nouveau méthaniseur.

Surtout, la fin de l'année va marquer la troisième ouverture du capital, pour un montant "supérieur à tout ce que nous avons effectué jusqu'à présent", s'accorde juste à dire Pierre de Froidefond. Soit 19 M€.  Cap Vert Energie emploie 70 personnes pour un chiffre d'affaires de 14,3 M€.

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