AMedSU exporte son modèle outre-Atlantique

Editrice de logiciels et applications destinés au monde de la santé, la startup basée à Nice vise le marché brésilien et nord-américain qu'elle compte adresser via des accords avec des distributeurs.

Créer une application de reporting qui exonère le professionnel de santé de toute tâche administrative trop chronophage c'est le point de départ qui a mené à la création de AMedSU, acronyme pour Applications for Medical and Surgical Use. Et celui qui a eu l'idée, c'est Tarik Ihrai, chirurgien esthétique, qui constate le besoin en exerçant lui-même. Surtout que parallèlement, le besoin de traçabilité se fait sentir, le scandale par exemple des prothèses PIP n'y étant pas étrangère.

"Le professionnel de santé passe 3 à 4 fois plus de temps à gérer de l'administratif qu'à faire son métier, le temps de reporting est long. Notre outil le rend plus efficace et rend le reporting plus rapide", explique Othman Ihrai, directeur général de la startup et docteur en droit de la propriété intellectuelle.

Une première application est lancée début 2017, appelée IRejuvenation, utilisable sur Ipad. Un choix de support qui s'explique par le parc étendu de tablettes chez les professionnels de santé. Cependant 2018 devrait voir l'ouverture multi-device.

L'international en premier

"Nous sommes quasi-exclusivement à l'export", poursuit Othamn Ihrai, "notamment sur les marchés anglo-saxons dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis".

Depuis septembre AMedSU est également présente sur le marché australien via un distributeur sur place. Et c'est ce mode de conquête de nouveaux marchés qu'adopte la jeune entreprise hébergée au CEEI de Nice. C'est donc aussi via des distributeurs qu'elle est présente aux Etats-Unis et au Canada. "Nous avons les bon relais sur place, cela nous permet de procéder à la tropicalisation de l'application", souligne le DG. "Les impératifs de traçabilité sont mondiaux, mais les utilisations terrains sont différentes en fonction des cultures. Nous devons être au plus près des besoins des médecins".

Le Brésil, "un continent à lui tout seul", est le prochain marché visé. AMedSU est actuellement en prospection et a déjà signé un partenariat avec une société brésilienne pour cela.

Migrer l'application vers Androïd permettra également à la startup de s'intéresser à l'Asie du Sud-Est, où ce système d'exploitation est majoritairement utilisé.

"IRejuvenation est disponible en anglais, français, italien, espagnol, allemand, hébreu, arabe, russe, ukrainien, coréen", énumère Othman Ihrai, annonçant que d'autres langues seront bientôt disponibles.

Adapter le business modèle

"Nous sommes sur le bon marché", affirme le dirigeant azuréen qui promet que "d'autres applications sont dans les tiroirs" et que le secteur visé n'est pas que l'esthétique. "Nous voulons faire le produit le plus adapté au marché plutôt que de lancer plusieurs produits en même temps".

Choisie par les Laboratoires Génevrier, l'application est déclinée au niveau national et international pour les clients du groupe.

"Nous connaissons une évolution régulière", se réjouit Othman Ihrai. Le chiffre d'affaires devrait atteindre pour l'exercice en cours 120 000 euros, contre 33 700 euros en 2016, l'équipe étant composée de 4 personnes. AMedSU a cependant fait pivoter son business modèle. "Nous vendions auparavant uniquement sur l'App Store. Nous avons développé un cloud HIPAA compliance qui permet de sauvegarder les données et de les utiliser en mode multi-device". HIPAA signifiant Health Insurance Portability and Accountability Act, c'est-à-dire respectant la réglementation internationale en matière de protection des données de santé. "Nous sommes passés d'un modèle one-shot à un modèle de récurrence qui s'appuie sur l'abonnement mensuel". Un pivot qui devrait porter la croissance.

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