Christian Estrosi : chronique d'une démission annoncée ?

Le président de la région Provence Alpes Côte d'Azur a annoncé son choix de reconquérir le siège de premier magistrat de la Ville de Nice. Une démission qui bruissait depuis plusieurs mois, avant même le premier tour des Présidentielles et le soutien apporté à Emmanuel Macron.

C'est sans nul doute le timing qui a le plus surpris. Annoncer sa démission moins de 24 heures après l'élection du nouveau Président de la République, quand on a soi-même appelé à voter pour le nouvel occupant de l'Elysée, il y a de quoi entretenir un certain trouble.

Pourtant la "rumeur" d'une démission du président de la Région Provence Alpes Côte d'Azur bruissait depuis plusieurs mois. D'aucuns évoquait une probable nomination au gouvernement en cas de victoire de la liste menée par Les Républicains au scrutin présidentiel. D'ailleurs, la nomination de son vice-président à la Région, Renaud Muselier, en tant que président délégué était bel et bien perçu comme un signe.

Mais ça c'était avant. Avant la victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre (pour rappel Christian Estrosi soutenait Nicolas Sarkozy NDLR), avant les "affaires" et avant le soutien apporté à Emmanuel Macron au soir du 23 mai.

Autre voix (e) ?

Déjà les sifflets entendus lors des meetings de François Fillon en terre provençale et azuréenne apparaissaient comme les symptômes d'une cassure entre une partie des Républicains et Christian Estrosi qui comptait bien alors, disait-il "faire entendre une autre voix".

Il va sans dire que son appel à soutenir Emmanuel Macron au soir du premier tour de la Présidentielle n'allait pas pour permettre d'arrondir les angles. D'aucuns, justement trouvaient suspect la chose, étant donné qu'au lendemain d'un meeting de François Fillon à Toulon, la rencontre entre le candidat d'En Marche et le président de la région Provence Alpes Côte d'Azur, filmée et immortalisée, avait commencé à entretenir une autre rumeur : en cas de victoire de l'ancien ministre de l'économie, Christian Estrosi se rallierait à son panache blanc. En clair : tout cela était prémédité et arrangé pour "négocier" un poste ministériel.

En annonçant sa démission, l'ancien maire de Nice dit vouloir redevenir le premier magistrat de SA ville. On le sait, "perdre" l'écharpe municipale lui coûtait vraiment. Même si cela était au profit de son fidèle premier adjoint Philippe Pradal. La reconquérir était depuis quelques temps déjà, selon son entourage proche, une volonté réitérée.

Lutter contre le FN

Si Christian Estrosi se félicite de la victoire d'Emmanuel Macron face au Front National, c'est aussi justement le combat contre le parti de Marine Le Pen qu'il dit vouloir mener, à l'échelle municipale. Rappelant que son "objectif c'est résolument Nice". Balayant d'un revers de main la rumeur qui telle la grenouille de la fable enfle, enfle : non il ne brigue pas de poste ministériel. Non sa seule ambition c'est "de servir la ville et la Région, pas d'entrer au gouvernement". Même si En Marche a démenti avoir fait une proposition en ce sens à Christian Estrosi, on n'est plus à une surprise près... D'autant que l'on n'en n'a pas fini avec les rendez-vous politiques. Le prochain, ce sont les législatives du mois de juin. Le temps d'autres rumeurs ?

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>> VOIR AUSSI L'interview de Christian Estrosi lors du Smart City Nice (avril 2017)

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