MPM tient...presque son SCOT

La communauté urbaine marseillaise a achevé la phase de concertation de son projet de schéma de cohérence territoriale. Place désormais à la consultation et à l?enquête publique. Pour organiser les activités dans l?espace, les choses risquent de se compliquer.

Tout comme pour le fait métropolitain, le SCOT de la communauté urbaine de Marseille Provence, document d'urbanisme instauré par la loi SRU du 13 décembre 2000 censé fixer les objectifs des politiques publiques en matière d'habitat, de développement économique et de déplacements, risque d'achopper sur les mêmes pierres : le périmètre. Car la gestion des espaces concernant les transports, les opérations foncières ou d'aménagement commercial, ne peuvent pas se limiter à des frontières administratives, en l'occurrence celles du territoire de Marseille Provence. Soit 18 communes, 5 chefs-lieux de canton, 6 unités urbaines (entières), 1 023 972 habitants et 604,8 km2.

En chantier depuis 2005, le dispositif de concertation, déployé dans les municipalités concernées par cet outil de panification intercommunale extrêmement déterminant* pour l'aménagement et le développement du territoire, a pris fin lors de la réunion publique du 21 novembre dernier.

Le Conseil communautaire, qui s'est réuni le 9 décembre, a arrêté le projet qui doit désormais être transmis aux personnes publiques associées (services de l'État, communes, chambres consulaires, Conseils régional et général, EPCI limitrophe,...) ayant participé à son élaboration. Ces dernières disposeront d'un délai de 3 mois pour donner leur avis.

Puis, le projet de SCOT, accompagné de ces avis sera soumis à enquête publique qui se déroulera sur une période d'un mois avec des permanences qui se tiendront dans chacune des 18 communes de MPM. C'est enfin une version retravaillée, prenant en compte les différentes remarques, qui pourra être approuvée à l'été 2012.

Le document a fixé des engagements sur 5 secteurs. Le premier d'entre eux (logistique et échanges) envisage notamment le redéploiement de la réparation navale sur Marseille et La Ciotat. Il s'articule avec le deuxième secteur, qui vise à recomposer un "arc industrialo-portuaire-logistique" en s'appuyant sur les "PME de proximité, de services et les ateliers d'artisans". L'économie résidentielle et de la connaissance ainsi que le tourisme constituent les trois autres priorités du développement économique prévu pour le territoire marseillais.

C'est pour organiser ces activités dans l'espace que les choses se compliquent. Sauf "cas particulier", il ne devrait pas y avoir de nouvelles zones commerciales périphériques, priorité étant donnée au "commerce de centralité". Reste que cette analyse bute sur une autre réalité. Le Pays d'Aix, le Pays d'Aubagne et de l'Étoile, ou le syndicat d'agglomération nouvelle (SAN) Ouest Provence voisins travaillent tous à leur propre SCOT. Les 9 présidents des intercommunalités des Bouches-du-Rhône sont néanmoins d'accord pour s'unir au sein d'un pôle métropolitain qui prévoit "une démarche inter-SCOT", mais cette envie partagée de travailler ensemble achoppe sur un autre paramètre : le temps. Ce pôle ne verrait pas le jour, au mieux, avant 2013.

Les autres grandes villes de la région ont également avancé sur leur schéma. À Avignon, l'objectif économique est de créer 17 000 emplois d'ici 2020 en maintenant une économie diversifiée qui s'appuierait sur quelques piliers comme l'agriculture et l'agroalimentaire, le commerce et les services. Nice mise de son côté sur sa stature internationale en développant notamment les enseignements scientifiques et l'accueil d'évènements internationaux. À Toulon, où le SCOT est déjà mis en œuvre, c'est sur la visibilité de la ville et sur l'optimisation des zones économiques de Provence Méditerranée que l'on compte pour stimuler l'emploi et garder les habitants du territoire captés par les métropoles voisines.

En région, la Délégation interministérielle à l'Aménagement du territoire et à l'Attractivité régionale (DATAR) recense 34 SCOT, dont seuls 4 ont été approuvés.

C.G (avec A.D)

* Le SCOT est opposable au plan local d'urbanisme et à la carte communale, aux programmes locaux d'habitat (PLH), aux plans de déplacements urbains (PDU), aux opérations foncières et d'aménagement, aux schémas de développement commercial (SDC) et aux autorisations d'urbanisme commercial.


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