Aéroport Nice Côte d'Azur : Christian Estrosi, fermement opposé à la privatisation

Dans une interview au Journal du Dimanche en date du 3 août, le député-maire UMP de Nice se dit opposé à la privatisation des aéroports, alors que la problématique s'est imposée dans l'actualité ces dernières semaines depuis que le gouvernement a annoncé la vente de sa participation dans l'aéroport Toulouse-Blagnac.


Directement concerné par le sujet puisque la ville qu'il dirige abrite le troisième aéroport international de France, avec 11,5 millions de passagers par an, Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, est fermement opposé à la privatisation de l'aéroport Nice Côte d'Azur, actuellement détenu par l'État (60 %), la CCI Nice Côte d'Azur (20 %) et les collectivités (Ville de Nice, Métropole et CG 06 à 15 %). "L'État veut se débarrasser des aéroports pour financer ses politiques auxquelles je n'adhère pas. Je ne veux pas que cette privatisation paie l'entrée de l'État chez Peugeot ! Cet aéroport au cœur de la ville est un élément important de l'aménagement et de l'attractivité du territoire", a défendu Christian Estrosi.

Nice a abandonné son statut d'établissement public

Pour rappel, la décentralisation de la gestion des grandes plates-formes régionales (Nice, Lyon, Marseille, Toulouse et Bordeaux) s'est opérée en deux temps : en 2004 en permettant aux collectivités locales d'entrer à leur capital à hauteur de 15 %, aux côtés des Chambres de commerce et d'industrie (25 %) et de l'État qui a conservé 60 %. Puis la loi de 2005, autorisant l'ouverture du capital d'Aéroports de Paris, prévoyait en outre la transformation des grands aéroports de Province en sociétés anonymes, permettant d'ouvrir ultérieurement le capital à des investisseurs privés. Dans cette perspective, Lyon, Toulouse, Bordeaux et Nice ont, dès 2007-2008, abandonné leur statut d'établissement public. Mais faute d'accord avec les collectivités impliquées, le précédent gouvernement avait notamment dû renoncé en 2011 à la vente de ses parts à Nice.

Investisseur privé arrogant

"Un investisseur privé aura des objectifs de rentabilité qui ne sont pas les nôtres. Je souhaite conserver des liaisons internationales avec des grandes compagnies aériennes qui participent au rayonnement de la ville. Je refuse que notre aéroport devienne un hub régional pour compagnies low cost. Je ne veux pas d'un investisseur privé arrogant et méprisant. Je vois bien comment Vinci se comporte avec nous en refusant de négocier le contournement de l'autoroute de Nice", justifie-t-il.

La Ville candidate au rachat
Le maire UMP de Nice n'exclue pas, dans ce contexte, un rachat par la Ville "avec d'autres" de la part de l'État en cas de privatisation. "Je n'ai pas hésité à reprendre en régie la gestion de l'eau, des transports et des cantines scolaires. Nous avons démontré qu'on faisait mieux que des entreprises privées et pour une meilleure qualité de service", ajoute-t-il.

La société aéroportuaire Aéroports de la Côte d'Azur gère les aéroports de Nice et d'affaires de Cannes-Mandelieu. L'ensemble a réalisé un chiffre d'affaires de 204,8 M€ en 2012 (données 2013 pas disponibles) pour un résultat net de près de 13 M€ et emploie 519 personnes.

A.D

Photo : Nice Côte d'Azur est le troisième aéroport international de France, avec 11,5 millions de passagers par an.

©Amet

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