Nous l'envisagions la semaine dernière. C'est désormais acquis, le conseil municipal d'Aix-en-Provence vient de valider la cession de cet hôtel particulier du XVIIème siècle à Culurespaces, la filiale de Suez spécialisée dans la gestion des sites culturels. La société, qui se positionnait ordinairement en délégation de service public, a franchi un cap supplémentaire puisque pour la première fois, elle met la main à la poche en déboursant 10 M€ pour l'acquisition. Pour la ville, la vente était la seule solution pour financer « sans emprunt supplémentaire ni hausse de la fiscalité » la construction d'un nouveau bâtiment pour le Conservatoire de musique, aujourd'hui abrité par l'hôtel particulier, mais contraint dans ses développements. L'établissement musical sera transféré au cœur du nouveau quartier Sextius Mirabeau. Une opération estimée entre 18 et 19 M€.
Culturespaces (20 M€ en 2009 de chiffre d'affaires, 200 personnes) gère en France 12 monuments et musées (2 millions de visiteurs par an) dont, dans le sud-est, le château des Baux de Provence (280 000 visiteurs), le Théâtre antique (200 000 visiteurs) et le musée municipal d'Orange ainsi que les trois monuments romains de la ville de Nîmes (les Arènes, la Maison Carrée, la Tour Magne). En revanche, elle a perdu le contrat du Palais des Papes à Avignon, qu'elle a géré pendant 9 ans. « Depuis que nous avons en gestion les Baux de Provence, la fréquentation est passée de 20 000 à 280 000 visiteurs et aux Arènes de Nîmes, elle est passée de 150 000 à 300 000 », commente Bruno Monnier, le président de la société. L'opérateur culturel privé a planifié 4 M€ de travaux pour transformer le site entièrement classé en lieu d'expositions (500 m2) sur le modèle du Musée Jacquemart-André à Paris. Il estime créer entre 50 et 100 emplois pour une ouverture prévue en 2014, délais correspondant aux travaux du nouveau Conservatoire.
Adeline Descamps
Photo : Les travaux comprendront la restauration des jardins et des façades, confiée aux studios d'architecture Ory et la décoration à Jacques Garcia.
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