Benoît Hamon évoque ? un véritable choc coopératif ?

À l?occasion du 35ème congrès national des SCOP, les sociétés coopératives et participatives, qui s?est tenu au Parc des Expositions de Marseille ce jeudi et vendredi 15 et 16 novembre, Benoît Hamon a choisi cette tribune pour dévoiler les principales mesures qui seront contenues dans le projet de loi sur l'Économie sociale et solidaire. Il sera débattu au cours du premier semestre 2013.

Devant un auditorium rempli de quelque 1 200 personnes, représentant 400 sociétés coopératives et participatives réunies en congrès national, Benoît Hamon, le ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire, a littéralement conquis le public quand il a promis "un vrai choc coopératif".

Patrick Lenancker, le président de la confédération générale des SCOP, réélu pour un mandat de 4 ans à l'occasion de ce congrès, espérait que le Ministre retienne au moins deux des propositions qu'il a fait remonter pour influencer la structure d'un projet de loi qui prévoit notamment la modernisation des dispositions législatives régissant le statut des coopératives.

Parmi ses priorités, celles de la création d'un nouveau statut de transition autorisant un actionnariat salarié minoritaire à la reprise "de consacrer la totalité des bénéfices pendant les 5 à 10 premières années au rachat progressif de l'entreprise en vue d'en devenir propriétaire" ainsi que celle, en cas de reprise d'une entreprise, d'"un droit préférentiel par les salariés".

Le ministre a promis bien davantage en identifiant 7 chantiers pour soutenir ce modèle de développement économique qu'il a présenté comme "tempérant et durable". Il s'est donné comme fiche de route pour les 5 ans à venir "de doubler le nombre de SCOP". Pour rappel, 1 910 Scop composent aujourd'hui le paysage économique français et emploient 40 734 personnes (hors filiales) et leur nombre a augmenté de 3,1 % depuis le début de la crise.

Il s'est notamment engagé à ce que "le droit de préférence pour le rachat d'entreprises par les salariés sous forme de Scop", soit intégré dans la future loi, qui sera débattue au printemps prochain. Le ministre a également retenu l'idée de "la création d'un statut de transition pour les Scop naissantes afin de réduire la prise de risques". Le représentant du gouvernement a réitéré l'engagement d'allouer 500 M€ aux entreprises de l'ESS dans le cadre des capacités d'investissement mobilisées par la Banque publique d'investissement (BPI), voire "de flécher certains crédits de l'épargne réglementée vers cette forme d'économie".

Benoît Hamon s'est engagé par ailleurs à soutenir la "constitution des groupements coopératifs pour les aider à accéder à la taille critique", et évoquer davantage de moyens pour l'export. Enfin, inespéré, il a promis d'allouer 1 M€ aux unions régionales des SCOP pour les accompagner dans leur mission d'ingénierie technique auprès de leurs adhérents, estimant qu'aujourd'hui les contributions étaient "faméliques".

L'ensemble de ces mesures ont été saluées par une ovation sans précédent, la moitié de la salle debout. Un moment très rare et probablement jubilatoire pour un représentant du gouvernement actuellement.

Adeline Descamps

Photo : Benoît Hamon, le ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire


N.B : Retrouvez l'interview de Patrick Lenancker, président de la CGSCOP sur la Tribune.fr.

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