Comment la MMMM affirme sa stratégie

Marseille, deuxième capitale française de la mode : ce n'est pas un vœu pieux mais la réalité dit le président de la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode, Matthieu Gamet. Et voilà pourquoi.

L'avantage des présidents qui mettent les mains dans le cambouis, c'est qu'ils maîtrisent leur sujet. Dans le cas de la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode, c'est Matthieu Gamet, qui dans une autre vie professionnelle dirige la marque marseillaise Kulte. Donc, lorsqu'il dit que "être un jeune créateur, c'est sympa, mais si l'on n'en vit pas, ça ne sert pas à grand-chose", c'est pour dire que le positionnement et les choix opérés par la MMMM viennent du terrain. Et de fait, cette réflexion n'a de cesse de nourrir de nouveaux projets : alors qu'Itinéraire Mode - qui consiste à faire découvrir de nouvelles marques, 21 cette année, exposées pour l'occasion dans des boutiques de référence - signe sa 9ème édition, la MMMM elle, continue de dérouler sa stratégie.

Compétences

Le choix de dispenser une formation cousue main, issue des besoins réels de la filière et capable de former des professionnels immédiatement opérationnels - le nerf de la guerre pour les entreprises - est un vrai positionnement qui fait la différence. Aussi lorsque Matthieu Gamet annonce une collaboration avec Axe Sud, école d'art graphique basée à Marseille, il l'explique ainsi : "pour un jeune créateur, l'art graphique fait partie de ce qu'il a à développer, notamment au niveau de son image et de sa communication. Il est important que les jeunes créateurs aient toutes les compétences possibles. Les jeunes ont envie de travailler dans ce secteur, l'écosystème est là, il existe un foisonnement incroyable autour de la mode. Paris à la haute-couture, Marseille a la mode urbaine".

Vitrine ouverte

Tout va donc pour le mieux et si Marseille est réellement perçue comme deuxième capitale française de la mode à l'international, le déficit de reconnaissance, il est tout simplement national. C'est de ce constat - le Marseille bashing laisse toujours des traces - qui a amené le président et sa responsable relations publiques et mécénat, Maryline Bellieud-Vigouroux, a créer OpenMyMed, une biennale qui mettra en scène au printemps prochain, dans différents lieux emblématiques de la cité, 50 jeunes créateurs, le tout scénographié par rien de moins qu'Olivier Massart, le Monsieur défilés de Dior, Chanel, Saint-Laurent... "Nous avons toujours été innovant à Marseille" rappelle Maryline Bellieud-Vigouroux qui connaît bien le sujet. L'idée a semble-t-il séduit les partenaires financiers puisque le budget total 2014 de la MMMM s'élève à 800 K€ et qu'il connaît en 2015 une hausse de +29 % du financement privé (on y retrouve Dior, Chanel, Longchamp, Eres, Sessun ou American Vintage) et de +23 % du financement public. OpenMyMed, largement relayé sur les réseaux sociaux, poursuit le même objectif que le MFP ou Mediterranean Fashion Prize, dont le but est depuis 2010 de révéler et accompagner les talents de la Méditerranée au sens large : être une vitrine ouverte sur ce qu'est la mode à Marseille. La filière c'est 10 200 emplois et un chiffre d'affaires de plus de 2,1 milliards d'euros. Pas tout à fait une aiguille dans une botte de foin.

Laurence BOTTERO
Crédit photo : MMMM

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