Envisan France lance la construction d'un centre de production d'éco-matériaux

La filiale du groupe belge Jan De Nul, spécialisée dans les travaux environnementaux, entame à La Seyne-sur-Mer la construction d'un centre destiné à valoriser les sédiments dits "non immergeables". Réalisé dans le cadre du projet de R&D SEDIMED, labellisé par le Pôle Mer Méditerranée, ce centre nécessite un budget global d'investissement de 3,5 M?.

"En Belgique, un arsenal réglementaire permet de valoriser les sédiments en produits utilisables, par exemple, pour les remblais ou les voieries. En France, dès que le sédiment sort de l'eau, il est considéré comme un déchet que l'on ne peut donc que stocker", plante Daphné Glaser, directeur de développement "Sédiment et Dragage" chez Envisan France à La Seyne-sur-Mer, filiale d'Envisan, le pôle travaux environnementaux du groupe belge Jan de Nul (CA 2013 : 2,1 Md€ et 7000 collaborateurs) spécialisé dans le dragage (85 % de son activité) et le génie civil. "L'objectif consiste à lever les verrous administratifs et réglementaires pour permettre la valorisation des sédiments en éco-matériaux utilisables pour quatre applications : les routes, les blocs béton, le reprofilage de berges et les merlons anti-bruit", poursuit-elle.


Expérimentations à grande échelle

Spécialisée dans les travaux de dépollution des terres ou des sédiments, des nappes phréatiques ou des friches industrielles, Envisan France a été créée en 2007 pour traiter un marché de dragage dans le port de Dunkerque avant de s'établir à La Seyne-sur-Mer après avoir obtenu en 2009 le marché du Centre de production d'éco-matériaux (CPEM) sur la zone industrialo-portuaire de Brégaillon. Le site doit accueillir dans un premier temps les expérimentations du programme de R&D Sedimed sur le traitement et la valorisation des sédiments dits "non-immergeables", retenu par les ministères de l'Environnement et de l'Industrie dans le cadre d'un projet FUI et labellisé par le Pôle Mer Méditerranée. La réalisation du centre, qui devait se faire en 4 ans, a été retardée d'un an et demi en raison de la nouvelle réglementation ICPE (Installations classées pour la protection de l'environnement) qui a intégré les sédiments en juillet 2010. Fin 2013, Envisan France a ainsi obtenu le permis de construire du CPEM, qui sera construit sur le même principe que celui exploité par Envisan sur 13 ha dans le port de Gand en Belgique. Les travaux devraient durer environ 6 mois.

100 000 m3 valorisés en éco-matériaux

D'une superficie totale de 3 ha, le CPEM de La Seyne-sur-Mer permettra, à terme, la valorisation en éco-matériaux de 100 000 m3 par an en moyenne de matériaux primaires, issus d'opérations de dragage et de travaux de terrassement. Envisan France dispose d'une autorisation d'exploitation pour 20 ans. Le coût global de l'investissement est évalué à 3,5 M€, dont 25 % financés par le consortium du programme SEDIMED (FUI, ADEME, Agence de l'eau, Région Paca, Toulon Provence Méditerranée, Marseille Provence Métropole). Le chiffre d'affaires annuel prévisionnel du CPEM est de 1,3 M€. Envisan à La Seyne-sur-Mer, qui emploie 10 personnes, a réalisé un chiffre d'affaires de 1,3 M€. Le chiffre d'affaires d'Envisan france s'est établi en 2013 à 53,8 M€  (100 collaborateurs).

Charlotte HENRY
Photo : Daphné Glaser, directeur de développement "Sédiment et Dragage" chez Envisan France à La Seyne-sur-Mer.

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