Est-on une région innovante ?

Hasard du calendrier, les événements autour de l?innovation se sont téléscopés la semaine dernière. Sans liens apparents entre eux et parfois même contradictoires dans leurs enseignements.


L'on aura compris. L'innovation doit être le moteur essentiel de croissance des entreprises. L'on aura compris également que cet item est désormais identifié comme un axe structurant des politiques publiques économiques. Tandis que l'INPI a remis mardi dernier en préfecture des trophées honorant la stratégie d'innovation de quatre entreprises régionales, tandis qu'était présenté jeudi le 1er Rendez-Vous de l'Innovation et de l'Entreprise, initiative portée par les pôles de compétitivité régionaux, tandis que le la pépinière d'entreprises innovantes de Meyreuil faisait le focus sur les technologies des dernières entreprises installées....l'Insee publiait, dans la même temps, une étude mettant notamment en exergue la faiblesse régionale en matière d'innovation par rapport à la moyenne nationale. « Seuls 45,8 % des PME industrielles et 61 % de celles des services technologiques ont innové entre 2006 et 2008, contre respectivement 51,2 % et 62,4 % à l'échelle nationale », confirment les auteurs. Pourtant, « Marseille est la deuxième ville scientifique, après Paris et devant Lyon, a soutenu Jacques Boulesteix, président du pôle Optitec, à l'occasion de la présentation du forum de l'innovation, qui aura lieu le 25 novembre au Palais des congrès de Marseille et qui a pour objectif de rapprocher les PME des acteurs de la chaîne de l'innovation. Une initiative qui tombe plutôt bien puisque l'étude de l'INSEE nous apprend en outre que quatre PME innovantes de Paca sur dix sollicitent très peu les universités ou les laboratoires publics de recherche, que ce soit comme partenaire d'innovation ou comme source d'information.
« Si la lacune principale des entreprises régionales est l'innovation en produits, elles sont également moins innovantes en procédés, organisation et marketing, poursuit l'étude de L'INSEE. Pas de surprise quant au facteur déclenchant : le taux d'innovation des entreprises, dont le marché est essentiellement local, est de 36 % (contre 65 % pour celles dont le marché est avant tout national ou international). En revanche, l'on apprend que pour ces PME à marché local, l'écart d'innovation est probant par rapport au niveau national.
Pas de révélation non plus sur le fait que l'innovation dépend avant tout de l'orientation sectorielle, qu'elle est motivée par une logique concurrentielle et que les PME appartenant à un groupe, un réseau, un pôle de compétitivité ou un Prides (Pôle Régional d'Innovation et de Développement Économique Solidaire) sont plus innovantes. En revanche, une spécificité présentée comme locale : les PME de PACA seraient très tournées vers l'innovation environnementale (deux fois plus qu'à l'échelon national). Sachant néanmoins que la France s'est largement positionnée sur ce thème. Selon l'INPI, « les brevets d'éco innovation représentent 37% du total des brevets français publiés en 2009, soit plus de 5000 brevets. La part de ces éco-brevets a été multipliée par deux ces 9 dernières années et représentent désormais 15% du total des brevets français". 


Adeline Descamps

Photo : L'INPI a récompensé 4 entreprises régionales : Areco (Alpes Maritimes) pour sa technologie pour la conservation des produits frais ; Pellenc Selective Technologies (Vaucluse) pour ses machines de tri tous matériaux ; AV Composites (Bouches-du-Rhône) pour ses produits isolants et le laboratoire de physiopathologie de l'endothélium (Bouches-du-Rhône).

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