Greenwatt Ingénierie : la méthanisation aux trois atouts

L?entreprise avignonnaise Greenwatt Ingénierie conçoit et construit des unités de méthanisation qui transforment des déchets de fruits et légumes en électricité et en chaleur. Quatre nouvelles installations de ce type sont actuellement en chantier.

 La société avignonnaise, filiale de la société belge Greenwatt SA, construit actuellement quatre unités de méthanisation pour un coût total de 10 M€. Pour l'heure, depuis sa création il y a un an et demi, l'entreprise n'avait commercialisé qu'une installation de ce type, à Moissac (Tarn-et-Garonne). La maison mère belge, une ancienne spin-off de l'Université catholique de Louvain, créée en 2004, n'a, elle, commencé son démarrage commercial qu'en 2010, le temps de la mise au point du procédé doublement breveté, et construit qu'une unité outre-Quiévrain.

L'entreprise vauclusienne, positionnée sur un créneau très porteur, devrait rapidement transformer l'essai auprès des industriels de l'agroalimentaire et des producteurs de fruits et légumes. Car les unités de méthanisation de Greenwatt Ingénierie ont le triple avantage de traiter les déchets de fruits et légumes, de produire de l'énergie verte (convertie en électricité et en chaleur) et de générer du digestat, un résidu fertile à épandre sur les terres.


"Tous les écarts de tri, les fruits et légumes tachés ou qui ne répondent pas au bon calibre et qui ne peuvent pas être commercialisés peuvent être désormais utilisés pour produire du biogaz en se dégradant sous l'action de bactéries", explique Sylvain Panas, directeur général de Greenwatt Ingénierie. Le méthane rejeté est ensuite converti en électricité et revendu à EDF, mais permet également d'alimenter un système de chauffage.


À la SAS Boyer, à Moissac, on n'en finit plus de vanter les avantages de ce système : "le retour sur investissement de ce projet est extraordinaire : alors que nous devions auparavant payer pour traiter nos 1 800 tonnes de déchets de melon par an, notre propre centrale de biométhanisation de 100 kW nous fournit désormais 1,7 MWh d'électricité, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 150 familles, 1,68 MWh de chaleur, ce qui correspond à la consommation annuelle de 100 familles, et 500 tonnes de compost".


Parmi les quatre prochaines unités en chantier, une sera destinée au traitement de 5 000 à 6 000 tonnes de déchets de carottes et de maïs pour la société Larrère, dans les Landes. Deux autres transformeront des endives au sein de coopératives agricoles en Picardie. Et la dernière, à Dijon (Côte-d'Or), traitera les effluents gras issus de la fabrication de sauces et de moutardes. "Nous pouvons répondre à tous les projets sous réserve de justifier d'un minimum de déchets de 10 tonnes par jour", poursuit Sylvain Panas, qui commercialise des unités de 300 à 2 000 m² entre 1 et 10 M€.


La France n'est pas le seul marché visé par Greenwatt. L'entreprise vient d'ouvrir un bureau à Santiago, au Chili. "Nous plantons actuellement des cactus dans le désert (qui ne demandent donc aucun entretien), puis nous les couperons pour alimenter nos unités de méthanisation. Et grâce au digestat épandu, nous gagnerons des terres fertiles sur le désert". Au delà du Chili, c'est toute l'Amérique du Sud, en plein développement, que Greenwatt convoite.


Pauline Pratelli-Rugiero


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