Presque deux ans après son lancement, un bilan d'étape du programme, destiné à fixer les priorités financées par l'emprunt national* (une enveloppe de 35 mds €*), fait valoir que 54 dossiers régionaux ont été retenus (sur 97 présentés) à l'issue de la première vague d'appels à projets. Soit une mobilisation de fonds de 1,244 md€ auxquels il faut ajouter 300 M€ alloués à des projets en coopération avec d'autres régions.

"75 autres projets sont en cours sur le numérique, la recherche, les éco-cités, la formation en alternance ou le développement durable. La deuxième vague d'appels à projets se terminera début 2012", précise le secrétaire général aux affaires régionales, Frédéric Beaudroit.

Pour le coup, la région a manqué quelques rendez-vous, soulignés déjà depuis quelque temps par Christophe Castaner, le vice-président du Conseil régional (c.f notre magazine en date de juillet/août/septembre sur les rivalités entre Nice et Marseille). En l'occurrence, l'échec patent de la mobilisation régionale pour présenter un dossier commun en vue de bénéficier d'un IRT, Instituts de Recherche Technologique, qui visent à faire émerger des partenariats stratégiques public-privé en matière de recherche, de formation et d'innovation.

Six premiers projets ont été sélectionnés en mai dernier (1,5 mds€ alloués) par le jury international présidé par Christian Streiff, ancien président de PSA. Aucun en région en raison des guerres pichrocolines auxquelles se livrent les présidents d'université, qui "se comportent comme des divas", n'hésite pas à qualifier Christophe Castaner.

Dans la même veine, la région n'a pas été en mesure de présenter une candidature commune pour l'appel à projets "Initiatives d'excellence". Doté de 7,7 mds€, il doit permettre de faire émerger en France 5 à 10 pôles pluridisciplinaires d'excellence d'enseignement supérieur et de recherche de rang mondial, capables de rivaliser avec les plus grandes universités du monde. L'université d'Aix-Marseille y a répondu seule.... Les projets seront sélectionnés en février 2012.

En revanche, l'on s'en sort mieux avec les Sociétés d'accélération de transfert technologique (SATT), un programme doté d'1 md€ avec pour objectif de "valoriser la recherche publique et en particulier le financement des phases de maturation des inventions".

Concrètement, les SATT doivent permettre la transformation de découvertes issues des laboratoires vers des applications industrielles ou sociales.

Sur les 15 projets déposés, le jury a retenu 5 dossiers qui bénéficieront d'un total de 330 M€ dont 78 M€ pour le SATT PACA Corse, fruit d'une collaboration entre les universités de la Méditerranée, de Provence, Paul Cézanne, du Sud Toulon Var, de Nice Sophia Antipolis, d'Avignon et des Pays du Vaucluse, de Corse, le CNRS, l'INSERM et l'École centrale de Marseille. La coopération, une dynamique souvent payante...

A.D

*5 priorités : soutenir l'enseignement supérieur et la formation, la recherche, les filières industrielles et leurs entreprises, permettre l'essor du numérique et du développement durable.

Photo : Le nouveau concept d'appareil d'Eurocopter, qui porte pour l'instant le nom de X3, a été retenu dans l'un des appels à projets.