En poste avancé en situation de crise, les cabinets de recrutement sont les premiers à prendre les coups. Reflétant les conséquences de la crise sur le marché du travail, le marché du conseil en recrutement a beaucoup souffert, se traduisant par des fermetures de bureaux pour les plus petites entreprises et des ajustements d'effectifs pour les grandes, explique Thomas Sentis, qui vient d'implanter une représentation de la société de Neuilly sur Seine à Marseille. « Nous avons également fait les frais. Nous avions ouvert dernièrement deux bureaux à Lyon et à Lille, que nous avons été contraints de fermer fin 2009, début 2010 ».
Plus confiante sur l'évolution à venir, James Partner (50 collaborateurs) fait aussi le pari du Sud-Est. « Lille et Lyon correspondaient à une conjoncture particulière. Les implantations, les choix (spécialisation sur l'intérim) et les investissements initiaux lourds n'étaient pas judicieux. Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre. Sur le sud-est, nous avons procédé différemment et par étapes. Nous nous concentrons dans un premier temps sur les fonctions marketing et commercial. Nous avons travaillé la zone en amont pendant un an avec de nombreux aller-retour », explique Thomas Sentis, qui signe un retour aux sources. Consultant à Paris, il est originaire de Marseille, y a fait toutes ses études et faisaient régulièrement la navette. Implantée sur le Prado, l'agence de Marseille (2 personnes et bientôt 3) a déjà rentré quelques contrats : Texas Intrument, Descours et Cabaud, Mac McCormick...et des rendez-vous devraient se concrétiser très prochainement. « Nous avons intérêt à travailler avec les grands comptes car ils nous garantissent un volume de recrutement et permettent de la récurrence et par conséquent des économies d'échelle. Nous sommes plus efficaces car nous connaissons mieux leurs problématiques et leur notoriété nous offre une belle carte de visite ».
Sur le front du marché, il semble reprendre du souffle. « Nous avons fait une très belle fin d'année retrouvant des scores que nous n'avions pas réalisés depuis 2008. En revanche, les entreprises, après ce qu'elles ont subi, sont à la recherche de performance et sont très exigeantes. On le voit dans les processus de recrutement, plus longs, et dans la demande d'éléments aux candidats : les fiches de salaires, les chiffres d'affaires antérieurs, les tableaux de bord et beaucoup d'autres justificatifs.... « Ensuite, elles prennent leur temps, sans euphorie...»

A.D

Thomas Sentis, consultant senior, en charge de développer la représentation de James Partner dans le grand quart Est : de Montpellier à Monaco en passant par Avignon.