LGV PACA : L ? électrochoc Estrosi

Une telle agitation autour d?un dossier qui semblait s?enliser (aucune avancée depuis fin 2009) faute de financements (renchérissement passé de 7 à 15 mds?) ne peut que déboucher sur quelque chose. Mais sur quoi ??


En tout cas, le coup de pied dans la fourmilière donné en début de semaine dernière par Christian Estrosi a eu le mérite de délier les langues et les points de vue. À l'issue du comité de pilotage sur le dossier LGV Paca, qui s'est tenu lundi dernier à Marseille, le maire de Nice était quasiment assuré d'avoir obtenu ce pour quoi il était venu : un accord de principe sur ses principales revendications. « Pour réaliser la liaison à grande vitesse entre Barcelone et Rome, il est nécessaire de réaliser la LGV PACA, qui tarde alors que les Italiens sont à ma porte », explique-t-il. « La liaison Vintimille-Gênes est annoncée pour 2018 alors que chez nous, la première phase Nice-Le Muy est envisagée à horizon 2025 et la seconde, entre Le Muy et Marseille, vers 2025-2030 mais sans certitude ». Pragmatique, l'élu a décidé de se tourner vers ses voisins visiblement plus diligents. Car « Gênes nous tend la main ». Le président de la Communauté d'agglomération de Nice a signé tout récemment une lettre d'intention avec son homologue ligure pour mettre sur les rails une ligne Nice-Gênes (2H00 contre 3h15 actuellement), ce qui nécessiterait 36 km de voies ferrées supplémentaires.
Le député-maire de Nice, qui a trouvé un soutien auprès du président du Conseil général des Alpes Maritimes Eric Ciotti, demande donc la prise en compte immédiate des études vers l'Italie, de la section Nice/Italie dans la DUP prévue en 2014, ainsi que l'intégration de la liaison LGV PACA dans le schéma européen des transports ferroviaires à grande vitesse en vue de bénéficier des financements européens (L'Europe participerait à hauteur de 10% du montant) et enfin l'intégration dans les études actuelles de l'amélioration de la ligne ferroviaire existante entre Nice et Vintimille afin que les travaux soient réalisés pour 2018 parallèlement à la fin des travaux côté Italien.
Déterminé à ne pas lâcher l'affaire, la Mairie de Nice aurait déjà saisi le secrétaire d'État chargé des transports pour qu'une décision favorable soit prise dans les plus courts délais. En cas de refus - ce sera « ET et ET et non OU ou OU », rappelle-t-il - la communauté urbaine de Nice et le Conseil général des Alpes-maritimes retireraient leurs billes. Un comité de pilotage doit se réunir prochainement pour tenir compte de la nouvelle donne.
À l'issue du comité, Jean-Yves Petit, vice-président aux transports à la Région, saluait le « bon sens » : « Tout le monde a compris les enjeux et il y aura une réponse logique à partir du moment où cela ne retarde pas davantage le planning actuel ». L'élu (Europe Ecologie) rappelle « que les inquiétudes cycliques et récurrentes autour de la LGV sont légitimes d'autant que l'on n'entend pas beaucoup l'État sur cette question, ce qui trouble encore plus ».
Pourtant, l'ex préfet de Région, Michel Sappin, n'a jamais caché ses convictions sur ce dossier « catastrophique ». Plus policé, l'actuel locataire de la préfecture, Hugues Parant, qui se dit d'un naturel optimiste, salue au contraire les avancées : « C'est l'un des rares projets en France qui allie la grande vitesse à l'hyper local puisqu'il facilitera la circulation des TER. (Ndlr : le projet englobe l'infrastructure de la ligne nouvelle à grande vitesse et la mise en place d'un système ferroviaire complet TGV + TER). La demande du maire de Nice est de bon sens et correspond à ce qui était initialement prévu. Il est sain que les élus s'inquiètent du financement. Je rappelle que le coût du projet englobe aussi la rénovation du TER. Il y a beaucoup d'éléments positifs dans ce dossier et on ne le dit pas assez ». Sur la participation de l'État ? « Il faudra qu'il entende », a t-il répondu. « Suis-je dramatiquement optimiste ? », finit-il par s'interroger devant le scepticisme de la presse, pour le coup désarmée face à son optimisme.

Adeline Descamps
Photo : Une LGV : Une réalisation à quel horizon ? 2030 mais sans « certitude ».


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