LGV Paca : Nouvelle pomme de discorde

Alors que les concertations s?enchaînent en région en vue de préciser le tracé de la future ligne à grande vitesse, les réactions se multiplient. Après les élus de l'Est des Bouches-du-Rhône, ce sont ceux de l?Ouest varois qui ont voté une motion d?opposition au projet. Un document sera remis au ministre des Transports, Thierry Mariani, le 30 novembre.

Alors que les concertations s'enchaînent en région en vue de préciser le tracé de la future ligne à grande vitesse, les réactions se multiplient. Après les élus de l'Est des Bouches-du-Rhône, ce sont ceux de l'Ouest varois qui ont voté une motion d'opposition au projet. Un document sera remis au ministre des Transports, Thierry Mariani, le 30 novembre.

Comme tous les grands projets structurants, censés impacter peu ou prou différents territoires, la LGV PACA naîtra dans la douleur. "Si tant est qu'elle puisse voir le jour", alertent de concert la CCI Nice Côte d'Azur et l'UPE 06, co-organisatrices d'une réunion de mobilisation à Nice.

"Nous avons manqué le train une première fois en 1990, alors que l'État et la SNCF envisageaient déjà le prolongement des LGV vers l'Italie et l'Espagne, rappelle Bernard Kleynhoff, président de la CCI NCA. Nous ne pouvons pas rester à nouveau à quai".

Et Stéphane Brousse, le président de l'Union patronale régionale, d'enchaîner : "Nous devons faire montre d'une volonté à toute épreuve et clamer haut et fort que le monde économique, niçois comme marseillais, est favorable à la LGV. Ne pas mener à bien ce projet serait irresponsable".

Dans le viseur des débatteurs, clairement identifiés, les opposants varois*. Jeudi dernier, deux députés et dix maires de l'ouest du Var, toutes tendances confondues, ont en effet rendu publique une motion d'opposition à la LGV, et ce "quel que soit le fuseau proposé".

Dans le document, publié par l'AFP, les élus arguent qu'en termes environnementaux, les tracés soumis par RFF "traversent d'une part des zones naturelles de très grande qualité, qui pourraient être considérées comme des espaces remarquables au sens de la loi littoral, mais aussi le vignoble de Bandol". Considérations doublées d'une réticence économique devant le budget de "20 mds€ estimé en 2008" et "supporté pour 50% par les collectivités territoriales".

"Le montant du projet dépend du scénario retenu, souligne Jean-Michel Charrier, chef de mission LGV PACA chez RFF. L'investissement ne servira par ailleurs pas uniquement à effectuer un gain de temps sur le parcours, il s'agit d'une refonte totale du système".

Quatre scenarios sont actuellement soumis à concertation. Les professionnels azuréens se prononcent en faveur du plus rapide. Évalué à terme à 17,3 mds€, il relie Marseille, Toulon et Nice par le biais de lignes nouvelles en site propre.

La première phase de concertation, visant à définir un couloir de passage, prendra fin le 22 décembre prochain. Date à laquelle le comité de pilotage devrait acter les premières options de parcours. Suivront ensuite l'élaboration du dossier d'approbation ministérielle et la préparation des études d'approfondissement, qui devraient durer jusqu'en 2014. La mise en service de la LGV est elle attendue à l'horizon 2023.

De son côté, le président de la CCI de Gênes, Paolo Odone table sur une livraison des lignes italiennes entre 2018 et 2020, rappelant au passage le potentiel d'échanges important entre son territoire et les 13,65 millions d'habitants vivant en PACA, Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon.

"Nous n'avons plus de temps à perdre, résume Yvon Grosso, président de l'UPE 06. Dès aujourd'hui, vous pouvez manifester votre engagement sur la page facebook Tous pour la LGV PACA". Page qui comptait vendredi soir quelque 76 "amis".

Piérine Herbin

Photo : Paolo Odone, président de la CCI de Gênes et Bernard Kleynhoff, président de la CCI NCA (©PH).

*Liste des élus varois signataires de la motion anti-LGV Paca :
La députée Josette Pons, le député-maire de Six Fours, Jean-Sébastien Vialatte, les maires Suzanne Arnaud (Riboux), Philippe Barthélémy (Saint-Cyr), Robert Beneventi (Ollioules), Ferdinand Bernhard (Sanary), René Jourdan (La Cadière), Marcel Legay (Evenos), Christian Palix (Bandol), Jean-Claude Richard (Le Beausset) et Gabriel Tambon (Le Castellet). La conseillère régionale Sandra Torres.

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