La CEPAC réussit son OPA sur l ? Outre-Mer

Le feu vert vient d?être donné concernant l?acquisition de la Banque des Antilles, de la Réunion et de Saint-Pierre et Miquelon. Une opération qui permettre à la banque de grossir de 25% et de devenir un acteur économique majeur de ces territoires.

"Une banque encore plus solide, avec une augmentation de taille de 25%" : c'est en ces termes qu'Alain Lacroix, président du directoire de la CEPAC a défini l'impact positif qu'aura l'acquisition, enfin effective, des Banques des Antilles, de la Réunion et de Saint-Pierre et Miquelon. Amorcée le 1er octobre 2014, cette opération aura coûté un milliard d'euros, soit 300 000 euros de cash mis directement sur la table pour le rachat des banques proprement dites, et 700 000 euros pour un portefeuille de crédits associés, relatifs à des financements concernant l'Outre-Mer zone euro.
Opération complexe, certes, dans la mesure où "ces banques n'étaient pas détenues à 100%. Il a donc fallu y remédier pour pouvoir absorber et fusionner" et attendre par ailleurs l'expiration des contraintes des Autorités de la concurrence, explique de son côté Jacques Derégnaucourt, membre du directoire chargé du pôle finances. D'autre part, la banque a choisi le moment le plus opportun pour se lancer : "nous avons investi, nous sommes devenus mature sur ces territoires et nous avons renforcé notre solidité financière". Son chiffre d'affaires de 620 M€ et ses capitaux propres, atteignant quelque 2,4 milliards d'euros, lui permettaient donc aujourd'hui de mener cette opération à bien.

Un appui aux territoires

Ainsi, l'établissement bancaire va accélérer son développement in situ. "Nous y étions déjà présents, mais avec des parts de marché plus confidentielles que ce que nous avons ici (NDLR : entre 16 et 20%) : de l'ordre de 8% sur les Antilles et La Réunion. Avec cette opération, on double nos PDM aux Antilles, et on les triple à La Réunion". En 2020, la banque vise les 800 M€ de produit net bancaire et un résultat net de 180 M€.
Territoires à fort potentiel, qui plus est, selon le président du directoire : "avec du côté de la Guyane, l'aérospatial, le développement de la recherche pétrolière et l'industrie aurifère. Quant à Saint-Pierre et Miquelon, cette île se trouve proche du Canada et de Terre-Neuve, carrefour stratégique de la circulation maritime. Via un projet de grand port privé, elle aurait vocation à devenir une plateforme d'éclatement pour les grands navires. C'est un chantier sur lequel nous comptons investir". Car cette présence renforcée de la CEPAC en Outre-Mer va lui permettre d'assumer le rôle de soutien à l'économie locale qu'elle tient déjà historiquement en Provence Alpes Corse, notamment par le financement d'infrastructures. "Ces territoires ont besoin d'avoir un opérateur qui ait ces savoir-faire-là". Des missions que ne pouvaient mener de front les trois banques avant rachat, du fait de leur taille.

Gérer l'humain

Bref, une opération gagnant-gagnant puisque l'acquisition de ces banques permet d'engranger quelque 225 000 nouveaux clients, 54 agences et 800 collaborateurs supplémentaires. Collaborateurs dont il faudra gérer l'inquiétude, encore prégnante. Mais Alain Lacroix se veut rassurant : "Nous construisons ensemble une nouvelle entreprise et allons lancer 13 chantiers menés par des groupes de travail sur des thèmes aussi divers que la dimension sociale, les risques... Et puis, nous avons la volonté de ne pas cloisonner les choses, par exemple en faisant venir les jeunes collaborateurs d'Outre-Mer ici pour se former et grandir. Le but n'est pas de s'afficher comme une CEPAC omnipotente".

Carole PAYRAU

Crédit photo : CEPAC



Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.