La Côte d ? Azur paye son manque d ? infrastructures portuaires

Le marché de la croisière, loué pour sa croissance constante (+ 6% par an en moyenne), voit sa courbe plonger dans les Alpes-Maritimes. En 2010, le nombre de passagers en escale a chuté de 9%.

Le marché de la croisière, loué pour sa croissance constante (+ 6% par an en moyenne), voit sa courbe plonger dans les Alpes-Maritimes. En 2010, le nombre de passagers en escale a chuté de 9%.

La critique est récurrente et commence à avoir un impact négatif sur le marché azuréen de la croisière. En matière d'infrastructures portuaires, les Alpes-Maritimes accusent un retard abyssal. Impossible d'accueillir à quai les grandes unités, qui sont pourtant les plus rentables en termes de retombées économiques locales (ndlr, à terre, un croisiériste classique dépense 93 € par jour contre 150 € pour un passager séjournant sur une tête de ligne).

"Nous connaissons nos faiblesses, assure Bernard Kleynhoff. Notre territoire est contraint, mais il existe des solutions". La première évoquée par le président de la CCI Nice Côte d'Azur dépend du bon vouloir des compagnies. "Pourquoi ne pas les encourager à créer des escales comprenant une nuit sur place, interroge-t-il. Cela augmenterait le volume de nos retombées". Autre piste abordée : la construction d'une digue pour l'amarrage de grosses unités à Antibes.

Le projet (laissé volontairement dans le flou) pourrait être dévoilé prochainement. "Malheureusement, nous ne pouvons pas construire des quais de 300 mètres partout", regrette Bernard Kleynhoff. En attendant de combler ses lacunes, la Côte d'Azur va donc miser sur des navires de taille réduite, en priant pour ne pas être durablement distancée par ses voisins (mais néanmoins concurrents) Marseille et Toulon. "Nous sommes partenaires lorsqu'il s'agit d'attirer une compagnie en Méditerranée, mais une fois que le bateau est là c'est un peu du chacun pour soi", reconnaît Laurent Monsaingeon, directeur des ports azuréens.

Et à ce petit jeu, c'est souvent la cité phocéenne qui l'emporte. "Marseille accueille près de 800 000 passagers par an aujourd'hui", contre 550 000 en 2009. Dans les cinq ports des Alpes-Maritimes (Nice, Villefranche-sur-Mer, Cannes, Antibes et Golfe-Juan), 662 000 touristes sont attendus cette année. Une prévision en baisse par rapport aux résultats de 2010 (672 000), lesquels étaient déjà en chute libre comparé à 2009 (744 909). "2009 était une année record, tempère Bernard Kleynhoff. Notre but est de revenir à une telle performance, mais pour l'instant nous devons être prudents". Une retenue dictée par l'attitude des concurrents qui investissent à tour de bras pour améliorer leurs équipements d'accueil et asseoir leur position sur le marché européen. Malgré son potentiel touristique, Nice et ses "850 mètres de quais" reste pour l'instant loin dans le sillage des poids lourds de la croisière.


Piérine Herbin


Photo : 481 escales sont prévues sur la Côte d'Azur cette année. Pour maximiser les retombées économiques locales, le French Riviera Cruise Club (FRCC) va lancer en mai une application pour smartphone qui valorisera notamment les offres commerçantes et événementielles de Nice, Cannes et Villefranche-sur-Mer pour inciter les touristes en escale à poser le pied à terre. À l'heure actuelle, 1/3 des croisiéristes restent à bord (crédit : FRCC).

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