La plaisance évite les remous économiques

Le 35ème Festival de la Plaisance, qui s?est tenu du 11 au 16 septembre à Cannes, montre que le secteur se maintient à flots. 50 000 visiteurs selon les organisateurs sur le Port Canto.

L'avis de tempête n'aura pas eu lieu. Le nautisme, bien que secoué, mène plutôt bien sa barque. C'est ce qu'il ressort du plus grand salon européen qui a jeté l'ancre, six jours durant, sur la Croisette et qui aurait réuni 50 000 visiteurs sur le port où étaient exposés 570 bateaux (de 10 à 60 m) dont 150 avant-premières mondiales. Soit peu ou prou une offre équivalente à l'édition de l'an dernier, avec ses 583 bateaux exposés dont 173 avant-premières mondiales.Certes, quelques secteurs sont en difficulté. Celui des catamarans, par exemple, demeure dans l'expectative en raison du "flottement" sur son régime fiscal, ce qui freine inévitablement les achats.

Du côté des prestations de service, la crise est belle et bien là, mais plus encore, c'est l'attentisme ambiant qui plombe l'activité. "Nos marges de manœuvres plus réduites nous contraignent à limiter le service alors que les bateaux de plus en plus complexes en consommeraient davantage", explique un professionnel, qui trouve la parade en "vendant de la formation".


Indicateur par excellence de l'état de santé du marché, les professionnels de la location constatent une baisse de leur chiffre d'affaires mais les ventes restent stables, les clients étant néanmoins beaucoup plus raisonnables quant à la taille du bateau choisi.

L'activité brokerage a vu son chiffre d'affaires augmenter au cours des six premiers mois de l'année. Pourtant, "99 % des bateaux se vendent en dessous des prix attendus", remarque un autre professionnel français.

La crise touchant l'Europe - l'activité est en baisse de 30% - les nouveaux marchés se situent donc du côté de la Russie, de l'Asie, de l'Amérique Latine et des États-Unis. 50% des exposants étaient cette année étrangers. Une représentation de 34 pays. L'an dernier, dans un environnement économique tout aussi volatile, le salon, qui se distingue notamment par sa plus grande offre à flots et ses essais en mer, avait accueilli 25 pays dont une présence significative de ces pays.

Et pour ce qui est des grandes unités, la crise... connaît pas. On en veut pour preuve le "Diamonds are forever" issu du chantier italien Benetti, qui avec ses 61 mètres, bat tous les records. En effet jamais yacht aussi long n'avait été exposé au Festival cannois. De leur côté, les Français Couach et Beneteau ne sont pas non plus passés inaperçus, le premier avec la "Pellegrina", le premier yacht de 50 mètres réalisé par le constructeur girondin*, le second avec son "Monte Carlo Yachts" de 21 mètres. Bref, c'est bien le luxe qui tire le secteur.

En Paca, le nautisme continue aussi de naviguer dans des eaux économiquement sereines. Il représente 9 000 emplois, un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros soit ¼ du chiffre d'affaires national.


Bien sûr, le manque de places dans les ports est une "vraie problématique nationale", reconnaît la Fédération des Industries Nautiques (FIN), présidée par Jean-François Fountaine. "Les collectivités locales sont freinées à cause de leurs problématiques de financement. Il faut cependant continuer à travailler sur cette extension de capacité sans forcément construire de nouveaux ports".

La déconstruction des unités vieillissantes est également un cheval de bataille pour la FIN. Depuis 2009, l'Aper - l'Association pour la Plaisance Eco-Responsable - œuvre pour mailler le territoire hexagonal de Points Conseils (revendeurs, distributeurs, concessionnaires) capables de renseigner les propriétaires sur les solutions existantes.

Aujourd'hui une trentaine de ces Points-Conseils sont disséminés sur le territoire. 500 bateaux ont ainsi été déconstruits en deux ans moyennant un coût à la charge du propriétaire (environ 100 à 150 € le mètre). Concernant les commandes enregistrées au cours du Festival de la Plaisance, s'il est encore trop tôt pour en dresser une estimation exacte, le cru 2012 ne semble pas être une mauvaise année au dire des professionnels.

L.B


- Un bateau conçu alors que l'entreprise a multiplié ces dernières années les aléas : un dépôt de bilan en 2009, l'assassinat de son nouveau patron, Fabrice Vial, à l'été 2011 puis une reprise par la société française Nepteam.


Repères


- Des immatriculations en baisse de 9,3 % en France entre septembre 2011 et juillet de cette année.
- 16 000 bateaux neufs immatriculés en 2011-2012
- C.A de l'industrie nautique en France : 4,3 milliards d'euros dont 66 % à l'export en 2011 (v.s 4,16 milliards en 2010)

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