La requalification urbaine du port de Marseille est actée

Le conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille s?est réuni vendredi dernier. Parmi les dossiers évoqués, la future filiale pétrole mais aussi les relations entre la ville et le port.

 Le conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille s'est réuni vendredi dernier. Parmi les dossiers évoqués, la future filiale pétrole mais aussi les relations entre la ville et le port.


La conférence de presse organisée à la sortie de la réunion du conseil de surveillance du GPMM avait quelque chose de surréaliste. A l'extérieur, les agents portuaires des terminaux pétroliers de Fos et Lavéra, en grève depuis plusieurs jours, maintenaient le blocus sur les navires pétroliers, qui donne à ces bassins une allure de « plage débarquement de Normandie », selon les termes de Jacques Pfister, le président de la CCI de Marseille Provence. A l'intérieur, à la Préfecture, Jean-Claude Terrier et Patrice Daher, respectivement directeur général et président du Conseil de surveillance du port, évoquaient en premier lieu les nouvelles modalités de dialogue entre la ville et le port. « Nos relations ont connu trois temps : celui des rapports de force, puis des apprentissages communs et aujourd'hui s'ouvre l'ère d'une complémentarité durable. Après le port subi, le port toléré, voici venu le temps du port désiré », explique Jean-Claude Terrier. En soi, c'est une bonne nouvelle puisqu'elle consacre une réappropriation de l'espace portuaire par le citoyen, lequel permettra peut-être qu'un jour Marseille devienne un port « waterfront » à l'image de Barcelone ou de Gênes. « Le débat est clos : c'en est fini du port retranché derrière ses grillages : nous redevenons une ville-port, ce que nous n'aurons jamais du perdre », a garanti le directeur général.
Pour ce faire, le conseil de surveillance déclassera du domaine public maritime les « ilots Peyssonnel » (2,5 ha) en vue de leur cession à Euroméditerranée, dont le prix est en cours de négociation. Le conseil de surveillance a également approuvé la destruction de la « fameuse » passerelle reliant la gare voyageurs de la Major à la gare satellite du Hangar J1. L'autre sujet acté concerne le modèle économique et social de la future filiale vracs liquides sur les deux terminaux de Fos et de Lavera (220 agents portuaires), baptisée FLUXEL.
« Les salariés qui y seront détachés pourront bénéficier jusqu'à leur départ à la retraite, d'un droit de retour au port dans l'éventualité où la situation économique de la filiale se dégraderait. Le modèle économique de la filiale démontre par ailleurs, que la pérennité des emplois y sera assurée même en cas de fermeture de plusieurs raffineries », a précisé Patrice Daher, qui est sorti de son naturel, d'ordinaire mesuré, pour dire : « je ne peux pas accepter que l'on me demande l'engagement du travail à vie ». Ce matin, aux terminaux pétroliers de Fos et Lavéra, 42 navires étaient en attente sur rade tandis que les paquebots de croisière avaient hier littéralement renoncé à accoster. Jusqu'à présent, le terminal croisières faisait l'objet d'un accord tacite de non-agression.

Adeline Descamps

Photo : Terminal de Fos

Crédit photo : GPMM

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