La société civile lance un appel pour secourir la Métropole

Tandis que les élus voisins de la cité portuaire militent depuis quelques semaines à coups de communiqués, d?achats d?espaces publicitaires et de lettre ouverte pour rappeler leur opposition au projet d?une métropole, la société civile se lance dans le débat. Après l'État, le patronat, voici la société civile.

Chacun ses armes... pour que la métropole s'impose. Tandis que les élus voisins de la cité portuaire militent depuis quelques semaines à coups de communiqués, d'achats d'espaces publicitaires et de lettre ouverte (signée par les présidents d'intercommunalités du département et 82 maires toutes tendances confondues) pour rappeler leur opposition au projet d'une métropole mais leur consentement à mutualiser les investissements dans quelques thématiques ET dans le cadre d'un "pôle métropolitain", les initiatives pour imposer l'idée d'une grande métropole se multiplient.

L'on ne reviendra pas sur la voie choisie par l'État avec la nomination à cet effet d'un préfet qui aura pour mission de concilier les divergences et de faire évoluer doucement les élus vers la voie de la métropole. "Une mission de service public relevant du gouvernement", selon la formule officielle.

Inutile de rappeler à quel point le milieu économique marseillais défend ardemment le concept, seul horizon possible pour lui d'organiser le transport et la construction de logements à l'échelle du territoire, l'emploi n'ayant pas de frontières. Pour rappel, 73% des déplacements pendulaires quotidiens entre Marseille et ses voisines se font en voiture. Les transports en commun sont en mode désorganisé. Et les interconnexions sont inconséquentes.


Cette fois, l'initiative vient de la société civile, emmenée par Jacques Boulesteix (chercheur scientifique, président du pôle Optitec mais aussi conseiller municipal de Marseille et à la tête du Conseil de développement de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole) et Jean Viard, (directeur de recherches au Cevipof, spécialiste des questions rurales et de l'aménagement, mais aussi vice-Président de MPM). Suivis par plusieurs centaines de signataires (chefs d'entreprises, universitaires, responsables associatifs, acteurs culturels et sociaux), ils vont lancer jeudi un "manifeste métropolitain".

Un plaidoyer dans lequel il est rappelé que la métropole, ce n'est pas un jeu de go où l'on déplacerait ainsi pouvoir, compétences, fonctionnaires, budgets. Qu'il ne s'agit pas de "rattraper l'erreur des années 60 quand Marseille refusa la métropole alors proposée, et même pas de créer un système plus performant que les six EPCI actuels" - une adresse à ce qui était émis dans les encarts publicitaires parus ces derniers temps dans la presse ? - mais de "se doter d'une organisation capable d'améliorer la vie quotidienne à l'échelle métropolitaine, de favoriser le développement des activités économiques, le déploiement des services publics".

"Lyon, Barcelone et Gênes, de bons systèmes métropolitains accélèrent la mobilité, l'innovation, le développement économique et la création d'emplois. Partout les universités, les entreprises, les acteurs culturels et sociaux, les syndicats, trouvent des interlocuteurs à leur échelle. Partout les acteurs mondiaux ont un interlocuteur unique pour négocier leurs projets. Partout sauf ici !

Jeudi, les signataires exposeront la philosophie de l'appel et les perspectives de cette démarche.

A.D

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