Le tribunal administratif donne gain de cause à Jean-Brice Garella

Le tribunal administratif de Marseille a décidé d'annuler l'ensemble des opérations électorales qui se sont déroulées les 23 et 30 mars 2014 dans la commune de Gardanne. Les municipales opposaient Jean-Brice Garella, le patron de la marque éponyme de prêt-à-porter et Roger Mei, le maire communiste sortant. L'annulation d'élections reste un fait rare.

Les municipales opposaient Jean-Brice Garella, le patron de la marque éponyme de prêt-à-porter et Roger Mei, le maire  communiste sortant. L'annulation d'élections reste un fait rare.

Le tribunal administratif de Marseille vient de rendre son jugement dans l'affaire opposant Jean-Brice Garella, le patron de la griffe de prêt-à-porter éponyme, dont le siège est basé à Gardanne, à Roger Meï, maire sortant communiste, à propos des derniers élections municipales, qui s'était soldée par quelques voix d'écart, 69 précisément sur un total de 10 012 suffrages exprimés. Aux municipales de 2008, Roger Meï était passé au premier tour avec 55 % des voix.

Septième mandat

Jean-Brice Garella (43 ans), candidat investi par le PS avec une liste fédératrice "Tous ensemble pour notre ville" élargie à l'UDI, au MoDem et à EELV, briguait pour la première fois la ville communiste régie depuis 1977 par l'éléphant politique Roger Mei qui, à deux ans de ses 80 ans, sollicitait un 7e mandat. Le patron de la griffe de prêt-à-porter Garella, qui emploie 160 salariés (CA de 34 M€ en 2013), avait saisi, à l'issue de l'élection, la justice administrative pour irrégularités et violences commises par l'équipe de Roger Meï. Un mois avant le scrutin, la bataille municipale dans cette ville de 21 000 personnes avait pris une tournure inélégante avec graffitis insultants bombés sur les murs de la ville à l'endroit du dirigeant et des menaces proférées à ses colistiers.

Conditions pas remplies pour être éligible

Dans son délibéré, le tribunal retient comme principal grief contre le maire sortant Roger Meï d'avoir nommé colistier Jean-Marc La Piana, fondateur du très connu centre de soins palliatifs La Maison, alors que ce dernier ne pouvait justifier d'un domicile sur la commune de Gardanne, qu'il n'était pas inscrit au rôle des contributions directes, "et ainsi ne remplissait aucune des conditions prévues à l'article L. 228 du code électoral pour être éligible dans la commune de Gardanne."

La notoriété comme facteur altérant la sincérité du scrutin
Le tribunal administratif considère en outre que Jean-Marc La Piana "bénéficie d'une notoriété certaine à Gardanne liée à l'exercice de sa profession de médecin et de directeur de l'établissement de soins palliatifs et ce, depuis une vingtaine d'années, et qu'en tant que président du comité de soutien de Roger Meï, formé pour soutenir la candidature de ce dernier, il a ainsi joué un rôle certain dans le déroulement de la campagne électorale...". Dans ces conditions, et eu égard au faible écart de 69 voix séparant les listes, le tribunal "a estimé que la présence irrégulière d'un candidat inéligible, dont la notoriété était de nature à influencer le vote de certaines catégories d'électeurs, a été de nature à altérer la sincérité du scrutin." Dans un ancien bassin minier, où le FN a flirté avec les 25 % à la présidentielle et aux législatives en 2012, de nouvelles élections représenteront un enjeu, un moment redouté pour certains, espéré pour d'autres.


A.D

Photo : Brice Garella, PDG du groupe Garella, candidat aux dernières municipales et Roger Mei, maire communiste sortant.

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