La CCI d'Avignon va investir, aux côtés d'autres partenaires, 5,6 M€ dans ses quais tandis que le port d'Arles a programmé 7 M€ de travaux. Objectif : capter du trafic en se positionner sur certains segments.

"Les ports maritimes ne sont pas des concurrents, mais apportent une offre complémentaire à celles des ports fluviaux". C'est ainsi que Bernard Paillard, président de l'Association française de sports intérieurs (AFPI, 20 membres) a amorcé les débats lors de l'assemblée générale, qui s'est tenue le 6 octobre dernier à Avignon. Pourtant, force est de constater qu'en Paca, la proximité des ports de Marseille et Fos ne joue pas en la faveur des ports intérieurs d'Avignon-le Pontet et Arles, tous deux gérés en concession par les Chambres de commerce locales.

"Si sur de longues distances, le transport fluvial couplé à une partie sur la route demeure, et de loin, moins cher et plus écologique que le seul transport routier. En revanche, il n'est pas intéressant financièrement pour de courtes distances", reconnaît Bernard Paillard.

Ainsi, le port d'Avignon-le Pontet (chiffre d'affaires : 500 000 €), qui a vu transborder 270 000 tonnes de marchandises (essentiellement des granulats et des céréales en vrac) l'an dernier privilégie-t-il des clients dont les produits doivent traverser le territoire national (comme les granulats de Lafarge et le bitume de Pradier).

Parce que sa concession trentenaire a été renouvelée l'an dernier par les Voies navigables de France (VNF), la CCI d'Avignon en profitera pour investir 5,6 M€ dont elle assume 20% des charges - État, Conseil régional (30% chacun), Département (20%), communauté d'agglomération du Grand Avignon (10%) - d'ici à 2013 pour réaménager les quais. D'ores et déjà, il est acquis que les volumes vont doubler à cet horizon, grâce à des accords passés avec certaines des cinq entreprises - qui embauchent au total 200 personnes - basées sur place.

Le port d'Arles, qui est à la fois maritime et fluvial, va rallonger ses quais de 100 mètres (long de 280 m actuellement) pour faire face à la demande. Le coût des travaux est de 7 M€ avec la promesse d'une mise en service en 2013. Son directeur Benoît Ponchon souhaite que le port développe "l'activité conteneur sur les distances courtes autour de la méditerranée, ainsi que l'export de bois de charpente et de palettes vers le Maghreb." D'ici à 2016, il espère que le port atteindra un volume d'affaires de 2,5 M€ contre 2,2 millions aujourd'hui.

Thomas Tedesco

Photo : Les ports intérieurs constituent une offre complémentaire aux ports maritimes et non concurrentes, selon le président de l'AFPI.