Louis Schweitzer : « J'espère que Paca saura prendre sa part »

Le Commissaire Général à l'Investissement, ex-PDG de Renault est venu ce 3 décembre faire un point à Marseille sur la mise en œuvre du programme des investissements d'avenir dans la région Paca. Interview express.


-Le programme Investissements d'avenir, lancé par le gouvernement en 2010, a pour but de financer des projets en faveur du développement du savoir et de l'innovation. Où en est la région Paca de ce programme ?

-Dans cette première phase, 1,3 milliards d'euros a déjà été alloué à la région Paca (sur 47 milliards, NDLR) pour financer des équipements universitaires et de recherche, comme l'Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses. 180 projets ont été retenus. Il reste 15 milliards que je veux engager dans les 30 mois à venir. J'espère que la région Paca saura prendre sa part. Mon souci étant de faire en sorte qu'entre le moment où un projet est déposé et celui où on contracte avec lui, il ne se passe pas plus de 3 mois.


-La région Paca est-elle assez réactive pour bénéficier de ces fonds ?
-On a toujours des progrès à faire. Pour le projet d'Université régionale des métiers (centre de formation en alternance, NDLR) signé avec la Région ce jour, il a fallu près de 18 mois entre l'accord de principe et la mise en route. Et cela parce que, peut-être, le projet au départ n'avait-il pas été assez réfléchi avant d'être présenté. Mais c'est un beau projet.


-Quel regard portez-vous sur les chefs d'entreprises qui manifestent leur colère ces jours-ci ?

-Je pense qu'en France, par rapport à d'autres pays que je connais comme l'Allemagne ou l'Italie, il manque la continuité nécessaire de dialogue entre les chefs d'entreprises, les partenaires sociaux et le gouvernement. Il y a de grandes négociations, un dialogue public devant les télévisions... Mais dans ces autres pays que j'ai cités, il existe un lien continu qui n'est pas de l'ordre d'une négociation continue, mais plutôt de l'information et de l'échange de façon continue, ce qui aide à une meilleure compréhension. Je regrette qu'en France, nous n'ayons pas eu jusqu'à présent ce type de dialogue constant auquel je crois que tout le monde gagnerait. Mon expérience en entreprise me permet de constater qu'au fond, le dialogue avec les syndicats dans l'entreprise permettait d'arriver très souvent à une vision commune. Le fait de faire entrer les syndicats au sein des représentants du personnel est, pour toutes les grandes entreprises, une progression.

Aurélie THÉPAUT

Crédit photo : AT

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