Philippe Deveau : "Nous avons beaucoup à faire"

Armé de sa casquette de président de la Fédération du BTP 13, le successeur de Johan Bencivenga a défini ses chantiers prioritaires. Et il y a du boulot?

Lot zéro, travailleurs détachés, racket sur chantiers... les sujets de travail pour le tout nouveau président de la Fédération du BTP 13 ne manquent pas. Et il le sait bien, Philippe Deveau. Élu le 25 juin dernier, il s'est, dit-on dans son entourage, mis tout de suite au travail. Car dans le contexte économique actuel, le BTP fait partie de ses filières pour qui fin de crise ne rime pas encore avec reprise. Avec 45 000 pertes d'emplois sur une année glissante*, le secteur souffre toujours. Pour autant, tout n'est peut-être pas tout rose, mais pas tout noir non plus.


Solutions

Sujet fâcheux s'il en est, celui du recours abusif aux travailleurs détachés demeure un cheval de bataille prioritaire. "Le statut de travailleur détaché n'est pas anormal, ce qui l'est c'est l'utilisation abusive qui en est faite". Et Philippe Deveau de proposer que "tout comme il a été possible d'introduire des clauses favorisant l'insertion" dans le Code des Marchés Publics, il pourrait être introduit des clauses "favorisant les entreprises ayant des travailleurs locaux, installés depuis longtemps avec leur famille. Ce sont des salariés que nous avons formé et que l'on veut garder". Autre solution, l'instauration du lot zéro, ce lot qui a pour but de prendre en compte les coûts liés à la sécurité sur les chantiers par le maître d'ouvrage, solution vivement attendue par la profession. Qui en a marre des rackets sur chantier ou à l'embauche et pour qui le GLTD, le Groupement local de traitement de la délinquance, formé avec la Sûreté publique et la Ville, constitue un outil essentiel de lutte contre un phénomène qui impute 100 M€ au secteur chaque année. "Les premières condamnations sont tombées" se réjouit Philippe Deveau, qui annonce que cela sera un thème central évoqué lors de l'Assemblée Générale de la FBTP13 le 22 octobre prochain.

Victoires

Au chapitre du contentement, il y a la suppression de la fiche Pénibilité, ce qui évidemment soulage la profession, surtout les "petites entreprises qui pour remplir cette fameuse fiche en auraient été poussées à devoir embucher une personne essentiellement pour effectuer cette tâche". Et puis, si l'activité est loin d'être aussi active que souhaitée, il y a aussi "des espoirs" note Philippe Deveau. Les multiples chantiers à Marseille et Aix, freinent l'érosion de l'activité. "Les perspectives sont plus intéressantes dernièrement dans le logement. L'embellie est petite, vu le marasme. Mais j'espère qu'à la fin 2016, nous pourrons en récolter les fruits".


Laurence BOTTERO
Crédit photo : DR


* Statistique nationale

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