Réparation de yachts : un autre espoir de développement économique

La 3e édition de la Convention d?Affaires dédiée au secteur du refit et de la réparation/maintenance de yachts en Europe et en Méditerranée, s?est tenue en fin de semaine dernière au Fort Ganteaume à Marseille.


La convention d'affaires Super Yacht Repair and Refit Networking (Syrren), qui s'était tenue l'an dernier pendant le Seatrade quasiment aux mêmes dates, a cette fois navigué seul et attendaient 230 participants originaires de 18 pays représentant 165 entreprises pour 600 rendez-vous organisés (en 2011 : 160 participants représentant 120 entreprises pour 400 rendez-vous organisés et 12 pays).

Portée par le Prides Riviera Yachting Network et le Pôle Mer PACA, ainsi que par le réseau Entreprise Europe, cette convention d'affaires s'adresse à l'ensemble des professionnels de la filière : chantiers navals de réparation et de construction, sous-traitants, prestataires de services ... et est surtout le lieu de dialogue entre donneurs d'ordre et sous-traitants du yachting pour favoriser le transfert d'expériences industrielles.

Une légitimité naturelle
Pour les organisateurs, la légitimité de Marseille en ville d'accueil s'impose naturellement au regard du poids de la filière en région : "L'offre globale y est riche et diversifiée : à l'Est, le littoral plutôt dédié au brokerage et à l'accueil des yachts en période estivale, et à l'ouest, le refit, la maintenance et leur entretien en période d'hivernage", détaille Laurent Falaize, président du PRIDES (Pôle Régional d'Innovation et de Développement Economique Solidaire) Grande Plaisance Riviera Yachting NETWORK, cluster réunissant plus de 80 entreprises du secteur (dont Compositeworks, Chantier Naval des Baux, Foselev Marine, International Marine Shipyard (IMS), Monaco Marine, Other Angle Yachting/DCNS, Sud Marine Shipyard, Endel Navibord, Transmétal Industrie, ITM ...

Capter une part de marché
Selon les organisateurs, il y aurait 6 290 yachts de plus de 24 mètres dans le monde dont 70 % naviguant le long des côtes méditerranéennes entre avril et septembre. 46 % des yachts ont leur port d'attache en Europe et 40 % aux USA. Les ports régionaux ont accueilli en 2012 environ 750 yachts de passage. Sachant qu'un yacht de 30 à 40 m dépenserait en moyenne par an environ 1,27 M€ et un 80 m, plus de 5,65 M€. 638 yachts étaient en construction dans le monde au 1er septembre 2013 dans 198 chantiers. L'enjeu est d'être identifié comme une plate-forme technique incontournable pour capter une part du marché du refit et de l'entretien. Si la région revendique une tradition dans la construction et la maintenance navale (avec 12 chantiers navals répartis le long des côtes) qui lui permet de faire valoir une main d'oeuvre qualifiée et d'un tissu de sous-traitants diversifié (250 entreprises et 2 500 emplois), les maîtres de la construction restent les Italiens (même si la production italienne recule de 14,2%) et les Turcs (64 % des yachts livrés ont été construits en Europe et 79 % si on inclut la Turquie).

Selon Laurent Falaize, l'industrie du yachting en PACA génèrerait 728 M€ de chiffre d'affaires dont 554 M€ pour les Alpes-Maritimes, 121 millions pour le Var et 44 millions pour les Bouches-du-Rhône. Dans la région, les chantiers navals dégageraient un C.A consolidé de 150 M€.

Synergie entre la croisière et le yachting
Pour satisfaire cette ambition, le Riviera Yachting Network fait valoir les projets en cours d'extension et de refonte dans les ports régionaux. Mais celui qui génère le plus de potentiel est à Marseille avec la remise en service de la forme 10, longue de 465 mètres pour une largeur de 80 mètres. Construite dans les années 70 pour accueillir des tankers géants de 750 000 tonnes de port en lourd, elle est la plus grande en Méditerranée. Le Grand Port Maritime de Marseille a, décidé en 2011 de remettre en forme l'outil en vue de se positionner sur le segment des très grands navires avec une capacité d'accueil d'une quinzaine d'unités. Un développement à mettre en synergie avec les développements du trafic de croisières (un million de passagers) à Marseille.
Chantier Naval de Marseille (CNM), la société créée par San Giorgio del Porto suite à la reprise de la défunte UNM, fait partie du consortium retenu en juillet 2012 par le GPMM pour l'exploiter (avec le génois Mariotti, autre filiale du groupe San Giorgio, et STX France).
La remise en service de la forme 10 nécessiterait un investissement de 25 M€, dont 22 millions de financements publics. Marseille disposerait alors d'une offre de réparation navale globale permettant de réparer des navires de croisière, de commerce et des yachts, lesquels s'appuient sur l'expérience de plusieurs chantiers régionaux, International Technic Marine, Sud Marine Shipyard, Compositworks, International Marine Services.

 
A.D


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