Terrasses du Port : 75% des emplacements loués

Conformément à son calendrier, l?ouverture du centre est prévue au premier semestre 2014, après une livraison des coques des commerces à la fin 2013. 61 000 m², 160 boutiques, 2 600 places de parking et un chiffre d?affaires estimé à 350 M? en vitesse de croisière.

C'est une présentation taillée sur mesure pour appâter un chaland parisien qui a été faite par Hammerson, le groupe d'investissement et de gestion immobilière spécialiste des grands complexes commerciaux en version haut de gamme (un patrimoine valorisé à 6,8 milliards d'euros au 31 décembre 2011 dont 1,7 milliard en France).

À un peu plus d'un an de l'ouverture, la foncière britannique organisait la semaine dernière à l'intention des médias (nationaux et régionaux) la visite du chantier des Terrasses du Port à Marseille, un de ses deux grands programmes de développement en France avec La Halle en Ville à Mantes-en-Yvelines et Le Jeu de Paume à Beauvais.

Que ce soit en termes de potentiel de la zone ou de réalité économique de la ville, l'investisseur n'a pas lésiné sur l'usage des superlatifs, évoquant "un projet au cœur du plus grand quartier d'affaires d'Europe du Sud", dans une "métropole de dimension européenne" au sein d'une région qui est la "2ème au monde pour sa fréquentation touristique", affirme d'emblée Jean-Philippe Mouton, président d'Hammerson France. Quoi qu'il en soit, le maître d'oeuvre est dans les clous par rapport à son planning et le futur complexe de 61 000 m², répartis sur 4 niveaux avec 160 boutiques, dont un Printemps sur 6 000 m², ouvrira comme prévu courant du premier semestre 2014.

Une offre inédite. C'est ce qu'affirme Igor Aglat, responsable de la commercialisation du projet. "Nous avons voulu associer un socle de base d'enseignes indispensables dans un centre commercial à celles de créateurs à fort pouvoir d'image, avec un positionnement premium-haut de gamme. Cette offre sera complétée de commerces indépendants et locaux. La priorité était de ne pas déséquilibrer le commerce de centre-ville". Il y aura donc 10 % d'indépendants, 6 % de franchisés locaux, 25 % d'enseignes internationales et 60 % de nationales.


Pour résumer, le niveau 1 (20 000 m2) sera un prolongement de la rue Férréol (principale artère commerciale à Marseille à tendance mass marjet) tandis que le niveau 2 (surface équivalente et 65 % pré loués), une extension du triangle d'or du centre ville : Paradis/Saintes/Grignan. Le N-1 (100 % loués) sera dédié à l'électroménager (Darty), au magasin Monoprix et à un centre de Fitness de 2 200 m2 soigné dans son architecture (et détenu par un indépendant de Marseille, déjà propriétaire de deux autres espaces). Le niveau 3 et une partie du 4 seront accaparés par le Printemps qui annonce son arrivée.

L'installation de l'enseigne de luxe, qui mène en parallèle un autre projet à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) dont l'ouverture est aussi prévue pour 2014, témoigne de sa politique plus offensive ces dernières années. Plus présente au Nord de la France qu'au Sud - où elle est à Marseille (La Valentine), Toulon et Lyon - elle ne s'était plus implantée en création ex nihilo depuis une trentaine d'années. L'enseigne* y déploiera, du fait de la spécificité de la cité portuaire, "un positionnement de luxe décontracté pour coller à la multi-culturalité de la ville", précise Martine Delzenne, directrice générale du groupe Printemps.

Selon Hammerson, les emplacements seraient pré-remplis à hauteur de 75 %. Le solde serait expressément laissé vacant pour laisser aux marques internationales le temps de se décider. "La pratique veut qu'elles signent dans les 6 derniers mois". Les loyers par cellule oscillent entre 200 et 1 600 €/m² de loyer, sans droits d'entrée.

Le "must" reste l'offre de restauration : au rez-de-chaussée, c'est la halle gourmande dans un concept à mi-chemin "entre Harrods et Bocuse" avec des enseignes d'épicerie fine et des traiteurs et à l'étage, des restaurants (dont deux étoilés) ouvrant sur une terrasse de 15 mètres de profondeur sur 260 m de long et à 20 m  au-dessus de la mer.


Le Britannique estime sa zone de chalandise à 1,45 million d'habitants et son potentiel de touristes (notamment croisiéristes) à 34 millions. Le chiffre d'affaires en vitesse de croisière est évalué à 350 M€. Le spécialiste des beaux complexes n'est nullement inquiet quant à son investissement (450 M€). Faut-il lire dans l'extension de la surface de la base (54 000 m² à 61 000 m²) une preuve de sa confiance ?

A.D


*1,4 milliards d'euros de ventes T.T.C en 2011 ; propriété de REEF (la division de capital investissement immobilier de la Deutsche Bank) et au groupe familial de l'homme d'affaires italien Maurizio Borletti, propriétaire des grands magasins La Rinascente.

Repères

Repères

Le portefeuille d'Hammerson France est valorisé à 1,7 milliard d'euros au 31 décembre 2011. Il possède et gère 8 centres commerciaux : Italie 2 (Paris 13ème), Bercy 2 (Charenton le Pont), Les 3 Fontaines (Cergy Pontoise), Espace Saint Quentin et SQY Ouest (Saint-Quentin-en-Yvelines), O'Parinor (Aulnay-sous-Bois), Place des Halles (Strasbourg) et Grand Maine à Angers.

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