La venue du Printemps, annoncée à grand renfort de tambours et trompettes en décembre 2010, avait quelque peu mis l'eau à la bouche (c.f https://region-sud.latribune.fr/Actualites/Printemps-s-installe-a-Cagnes-sur-Mer-_396.html). Après l'échec de l'implantation d'Ikéa en terre azuréenne, le projet porté par le groupe Socri avait réveillé les espoirs des maralpins.

Deux ans plus tard, revoilà le groupe régional (son siège social est installé à Vence, sa division commerciale immobilier à Montpellier) avec un concept ambitieux, dont l'investissement total prévu atteint les 450 M€, 350 M€ injectés par le promoteur lui-même, les 100 millions restants étant à la charge des enseignes. Dans le détail, il s'agit d'un ensemble de 75 000 m2, divisés en 5 quartiers, et reliés par une promenade piétonne. Avec donc un espace Luxury (au sein duquel s'installera le Printemps sur 9 000 m2), Premium pour les enseignes de mode et de beauté mass market (dont Sephora qui a prévu d'ouvrir un espace de 424 m2), le Lifestyle articulé autour de l'actuel casino Terrazur que gère le groupe Tranchant et qui comprendra cinémas (1 500 fauteuils), salles de jeux, boutiques (dont un Zara et un Mango), l'Art de vivre, qui a déjà convaincu Botanic et enfin les services avec des enseignes santé/beauté, alimentation...

Pour dessiner cet ensemble, le groupe présidé par Henri Chambon a fait appel aux architectes José Ignacio Galàn Martinez (qui a déjà conçu Polygone Béziers), Philippe Caron (spécialiste de l'architecture méditerranéenne) et Frédéric Ducic. L'incontournable régional de l'étape en matière d'espaces verts, le grassois Jean Mus, s'attellera aux 5 hectares du site.

Soucieux du contexte environnemental, Socri a bien retenu la leçon de ce qui avait été reproché à Ikea. Afin d'éviter tout engorgement, pas moins de 3 giratoires seront créés, permettant 6 entrées et sorties, le tout accompagné d'un parking enterré de 3 000 places.

Alors que le chantier a démarré, Socri a annoncé voici quelques jours s'unir à Unibail-Rodamco, l'un des leaders en matière d'immobilier commercial par le biais d'un joint-venture. Unibail-Rodamco gère déjà Nice-Étoile, né il y a une trentaine d'années.

Alors que l'on évoque régulièrement l'essoufflement du centre commercial niçois ainsi que celui de Cap 3 000 installé à Saint-Laurent du Var, le concept Polygone ne joue dans la même catégorie, du moins sur le papier. Il faut dire que le projet a connu beaucoup de remous.

Depuis 2003, date de l'achat de la première acquisition foncière, il a fait face à 5 enquêtes publiques, 3 recours contentieux, nécessité 9 études de circulation et le dépôt de 14 permis de construire. Socri est déjà très présent dans la région cagnoise puisqu'il possède notamment le Mas de Pierre, Relais & Château 5 * à Saint-Paul de Vence.

L.B