Couvrant une zone allant de l'Hérault à la Côte d'Azur, la direction régionale Méditerranée de Vinci Immobilier*, ne disposait jusqu'alors d'agences qu'à Nice et Montpellier. Vinci Immobilier s'implante dans le Var. Aix-en-Provence perd la gestion de l'Ouest varois, tandis que Nice conserve la partie Est. Entretien avec Pascal Gillet, directeur du développement en immobilier d'entreprise chez Vinci Immobilier.

Vous vous implantez dans le Var et réorganisez votre réseau : Aix-en-Provence perd la gestion de l'Ouest varois, tandis que Nice conserve la partie Est. Pourquoi ce nouveau découpage ?

Pascal Gillet : L'appel d'offres gagné en 2011 pour une opération mixte dans le quartier de La Loubière (15 000 m² pour un programme mixte, investissement de 30 à 35 M€ à livrer en 2016, ndlr) a été déterminant. D'autres opérations en immobilier résidentiel ont suivi à Cavalaire, Carqueiranne, Le Lavandou ou Hyères, ce qui a déclenché une analyse du marché varois. Nous avons identifié le début d'une dynamique dans l'agglomération sur le marché locatif de bureaux, jusqu'à présent en sommeil. Cette implantation va nous permettre de participer au rattrapage que nous évaluons à environ 15 000 m² par an. À titre indicatif, le marché locatif de bureaux représente 80 000 à 120 000 m² par an à Marseille, 30 000 à 40 000 m² à Nice, 40 000 à 50 000 m² par an à Aix-en-Provence et 40 à 60 000 m² par an à Montpellier, ces deux derniers étant les marchés les plus dynamiques aujourd'hui.

Comment appréhendez-vous le marché toulonnais ?

P.G. : Je compare souvent Toulon aujourd'hui au Marseille des années 90, où l'on a vu un effet d'accélération dans les années 2000. Au début, les entreprises étaient situées dans le centre-ville, de manière très diluée. La construction du tunnel Prado-Carénage (ouvert à la circulation en 1993, NDLR) a permis une traversée plus fluide de la ville et les entreprises se sont concentrées à la sortie des deux axes. La création de la zone Euromediterranée est venue délimiter une zone d'ancrage économique possible, avec un fort potentiel de développement. C'est comparable à ce qui se passe aujourd'hui avec la construction du tunnel de Toulon (ouvert à la circulation depuis mars 2014) et le démarrage du projet du Technopôle de la Mer à Ollioules.

Quels sont vos objectifs sur le Var ?
P.G. : Nous ne nous sommes pas fixés d'objectifs particuliers à ce jour. Quatre personnes travaillent à Toulon et la croissance se fera en fonction des projets. Sur l'opération de la Loubière, nous sommes en concertation permanente avec les services de la ville de Toulon et nous voulons pérenniser ce concept. Nous espérons que les pouvoirs économique et politique vont prendre en compte notre implantation à Toulon dans leurs plans de développement. Pour la consultation des offres à Montpellier, par exemple, la priorité est donnée à ceux qui sont physiquement implantés sur la ville.

Quelle est la stratégie de développement de la direction régionale Méditerranée ?
P.G. : L'immobilier n'est pas notre core business, Vinci Immobilier ne cherche donc pas à devenir le n°1 du logement en France. D'ici 2016, nous voulons réussir à faire 1 000 logements par an, soit le double d'aujourd'hui. Mais nous nous positionnons surtout sur des programmes mixtes avec logements, bureaux, commerces ou hôtels. L'immobilier d'entreprise est un marché avec des cycles plus brutaux que le résidentiel et apporte un complément en centre-ville, et la diversité des destinations permet de diluer les risques.

Propos recueillis par Charlotte HENRY

Photo : Pascal Gillet, directeur du développement en Immobilier d'entreprise chez Vinci Immobilier.

*40 collaborateurs basés à Aix-en-Provence