Mathias Burghardt : "L'aéroport doit aussi être un lieu de vie"

Déjà actionnaire de la plateforme londonienne de Luton mais aussi de celle comprenant les aéroports de Milan, Turin et Naples, la société de gestion Ardian Infrastructure a annoncé officiellement sa candidature à la reprise des parts de l'Etat à Nice et Lyon. Un axe de développement logique selon son responsable, membre du comité exécutif d'Ardian.
Pour Mathias Burghardt les nouvelles technologies vont bouleverser les modèles économiques des plateformes aéroportuaires.

Pourquoi vouloir vous positionner sur des aéroports régionaux ?

Nice comme Lyon représentent des axes de développement stratégique, le premier avec 12 millions de passagers, le second avec 8 millions enregistrés en 2015. Bien sûr, ils sont en France, ce qui rajoute à l'intérêt. Nous pensons pouvoir apporter notre savoir-faire. Le monde de l'aéroport va changer. Il y a eu une forte concentration sur Paris, du sans doute au fait que le même actionnaire principal était présent partout.

Quelle est votre philosophie de développement ?

Nous allons d'abord mieux prendre en compte les besoins du territoire. L'aéroport doit aussi être un lieu de vie et non pas seulement un lieu de transit. Les nouvelles technologies bouleversent les schémas traditionnels. Elles offrent la possibilité d'apporter de nouveaux services. Par exemple, à l'automne dernier nous avons traité le problème de contrôle de sécurité qui allongeaient les files d'attente pour les passagers   en investissant dans un système à rayons X innovant, ou encore dans un système de contrôle des liquides qui n'oblige pas à ouvrir les bagages.

Avez-vous rencontré les actionnaires minoritaires des plateformes aéroportuaires ?

Notre priorité était de rencontrer l'ensemble des principaux acteurs locaux, privés ou publics. Car on ne peut investir de manière significative qu'en comprenant bien les enjeux et en partageant notre vision.

Comment comptez-vous vous servir de votre expérience à Londres ou en Italie ?

Un aéroport particulièrement innovant est celui de Naples où nous avons géré l'augmentation de la fréquentation de 40 % sans extension du terminal, avec de nouvelles technologies permettant par exemple de gérer soi-même son bagage ou encore de gérer les avions au sol. L'autre axe est le contrôle de la sécurité où nous utilisons des scanners plus rapides, donc moins stressants. L'idée est de proposer des services aux passagers. Il faut rendre les aéroports plus attractifs, sachant que les aéroports sont en concurrence les uns avec les autres. A nous de faire la meilleure proposition. Tout ne se joue pas uniquement au tarif. Nous avons introduit par exemple un dialogue avec les compagnies aériennes afin de les inciter à ouvrir de nouvelles lignes en contrepartie de tarifs revus à la baisse. C'est un accord gagnant pour les deux parties.

Qui composera votre consortium ?

Nous sommes en pleine discussion des derniers détails. Le consortium sera annoncé prochainement.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 19/02/2016 à 15:16
Signaler
"L'aéroport doit aussi être un lieu de vie" ! Cela me rappelle le film avec Tom Hanks (The Terminal).

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.