Katia Mirochnitchenko : "Le spectre industriel des pôles n'est pas totalement couvert"

Le ministre de l'Économie réunit ce 4 mars les 70 pôles français pour les insérer dans la stratégie de la Nouvelle France Industrielle, lancée par Arnaud Montebourg en 2013. Pour la directrice d'Optitec, présidente de la commission Ambition France au sein de l'Association Française des Pôles de Compétitivité (AFPC), et directrice du pôle Optitec, basé à Marseille, qui comprend photonique, imagerie, procédés industriels, et instrumentation scientifique, cette démarche oublie certaines thématiques.

Quelle est la principale retombée économique pour les PME impliquées dans les projets labellisés par les pôles de compétitivité ?

Selon le décompte effectué par l'AFPC, dont plus de 7 000 entreprises françaises sont membres, un euro investi par les pôles en financement public se traduit par le double en retombées économiques (créations d'emplois, chiffre d'affaires). À l'échelle d'Optitec, 30 % des projets labellisés sont pilotés par les PME elles-mêmes. Sur 150 projets financés, 50 % d'entre eux, au moins, se sont traduits en créations d'emplois ou chiffre d'affaires. En dix ans, le pôle a engagé un budget global de 500 M€ et a fléché 160 M€ de subventions pour financer la R&D, et surtout la mise en marché des produits qui en sont issus.

Qu'attendez-vous du rapprochement entre les pôles et les neuf plans de la Nouvelle France Industrielle, voulu par Emmanuel Macron ?

Cette annonce vise à mettre en corrélation deux politiques publiques de développement industriel et d'innovation. En début d'année, le gouvernement a réaffirmé la politique des pôles et nous l'avons entendu. Emmanuel Macron a réduit le nombre des plans industriels de 34 à 9, pour être plus offensifs sur les roadmaps (feuilles de route, NDLR) qui en sortiront ensuite. Nous disons simplement que ces neuf solutions industrielles ne couvrent pas l'ensemble du tissu couvert par les pôles eux-mêmes. Certaines thématiques n'apparaissent plus en tant que telles, dont l'aéronautique, l'agroalimentaire ou la photonique, que gère Optitec. Or, elles seront, comme d'autres, indispensables à l'industrie du futur, qui sera très transversale.

Optitec vient de recevoir le Label d'Or Européen. Que va-t-il en sortir ?

C'est un label d'excellence, décerné après un audit conduit sur une trentaine de critères. Il récompense un système de management, et un ensemble de services, proposés aux industriels notamment. Dans le domaine de la photonique, Optitec rejoint les cinq clusters européens qui l'ont décroché à ce jour. Ce label "gold" nous donnera accès à des programmes européens qui seront précisément réservés aux clusters qui en disposent.

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