La stratégie différenciante de French Tech Culture

Atypique mais pas moins efficace, le mouvement basé à Avignon se distingue non seulement parce qu'il s'appuie sur une métropole diffuse mais parce qu'il est le seul à revendiquer un label culturel.

Plutôt mouton à cinq pattes que mouton tout court, le mouvement parti en janvier 2014 d'Avignon s'est emparé de la French Tech avec un objectif de rassemblement autour du numérique et de la culture. Basé sur une métropole diffuse, passant par Avignon, Nîmes, Arles, Carpentras, un bout du Languedoc-Roussillon avec le Gard ou encore Monteux, le mouvement a pris au point au-delà même de l'espérance des initiateurs. French Tech Culture revendique l'indépendance : de ton, d'état d'esprit et même de nom puisqu'il est le seul en France à avoir obtenu un label thématique. Une recette originale mais appétente si l'on en croit le directeur du développement, Jean-François Cesarini.

"Le mouvement, à peine lancé, a bien pris. Pourtant, il ne s'appuie pas sur un périmètre de métropole défini par des limites administratives mais sur un bassin économique réel".

Dans les chiffres, cela comprend 9 agglomérations, 180 communes, deux régions et trois CCI. Qui dit mieux ?

The Bridge, le pont entreprenarial

A la présidence, rien de moins que le PDG de Cap Gemini, Pierre Hermelin. Et à la manœuvre donc, un directeur du développement qui explique bien que "nous travaillons avec les politiques, mais pas pour les politiques" et qui applique les méthodes de l'entrepreneriat. Une SAS a ainsi été créée pour donner vie juridiquement parlant à The Bridge, l'accélérateur qui en est à son deuxième appel à projet. Le premier, en décembre dernier, a permis de retenir 10 candidatures sur les 36 reçues au total, venues de Lyon, Montpellier ou Nice - "des entreprises qui ont des mouvements French Tech chez eux mais qui viennent chez nous pour notre spécialité" - mais aussi du Togo ou du Mexique.

"Nous lançons trois appels à projets par an. La période d'accélération dure deux mois, nous voulons véritablement apporter un accompagnement sur mesure, même si l'expression peut paraître galvaudée", précise Jean-François Césarini.

Terrains d'expérimentation

"Nous travaillons avec une centaine de start-up, une quarantaine sont sur notre territoire, une trentaine sont originaires d'ailleurs dont une petite poignée au Mexique ou en Afrique. Nous sommes devenus quelque chose de mondial".

La force du territoire c'est quelques 1 200 entreprises du numérique identifiées représentant 5 200 emplois dont 14 Tech Champions - tels Jocatop, leader français du jeu éducatif pour les écoles ou B2P Web, bourse de fret optimisé - PME performantes impliquées autant dans l'association que dans l'accélérateur. "Nous avons constitué un écosystème fort", constate Jean-François Cesarini. L'assise se fait aussi sur les festivals culturels, des plus connus, comme celui d'Avignon aux plus discrets comme celui du piano à La Roque-d'Anthéron. Des terrains d'expérimentation grandeur nature pour les start-ups. Ce qui aide à promouvoir les technologies développées à l'échelle mondiale. De quoi propulser le mouton à cinq pattes bien au-delà de son bassin économique. La cigale, emblème de la French Tech Culture, devrait chanter plus d'un été.

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