Qui est Connect, le fonds spécialisé dans le capital-transmission ?

Il vient de contribuer au rachat de l'imprimerie Caractère. Basé à Marseille, le fonds d'investissement agit depuis 2007 sur l'étape clé de la vie de l'entreprise qu'est sa transmission. Une mission pas si impossible et qui vient combler un trou dans la raquette.
Le fonds d'investissement Connect s'est spécialisé dans le capital-transmission.

En avril dernier, c'est au côté d'ACG Management que le fonds d'investissement Connect permettait à l'imprimerie marseillaise Caractère de passer à une nouvelle phase de son développement. En prenant une part majoritaire à son capital - 51 % - elle offre à l'entreprise de 19 salariés la possibilité de continuer à croître et de faire passer son chiffre d'affaires de 6,1 M€ en 2015 à 12 M€ d'ici 2020. Le positionnement de Caractère - l'offset à plat - lui donne des perspectives de débouchés alors que l'imprimerie souffre, le secteur enregistrant globalement des baisses de l'ordre de 5 % par an.

Trous à combler

La prise de participation dans Caractère est un peu différente du modèle appliqué habituellement par Connect. Car le fonds d'investissement a lui aussi fait sien un positionnement particulier, celui de la reprise-transmission d'entreprises au chiffre d'affaires compris entre 5 et 50 M€ et au fort potentiel de développement. Des entreprises dont la succession est parfois complexe, rarement anticipée dans toutes ses dimensions et qui nécessite d'effectuer les justes choix, notamment pour identifier le manager repreneur. C'est ce constat qui amène Jérôme Borie et Franck Paoli a donner vie à Connect en 2007. Le premier a cofondé Avenir Telecom aux côtés de Jean-Daniel Beurnier en 1989. Le second a déjà repris et manager plusieurs PME. Ensemble ils créent un premier fonds - FCPI Connect Capital - doté de 29 M€ d'une durée de 8 ans puis un deuxième en 2013 - Connect Invest - de 22 M€ et d'une durée de 13 ans. Depuis, 11 acquisitions ont été effectuées, 7 grâce au premier fonds, 4 dans le cadre de Connect Invest. Cinq cessions ont également été réalisées, ainsi que deux opérations de croissance externe et une création. Quelques 80 entrepreneurs ou dirigeants installés en région ont apporté leur monnaie sonnante et trébuchante ainsi que la Caisse d'Epargne Provence Alpes Corse (Cepac) et la Caisse d'Epargne Côte d'Azur (Cecaz). "Notre souhait est d'accompagner des entreprises de tout secteur, présentes à l'export et d'autres davantage dans la proximité" précise Franck Paoli.

Marque de fabrique

"Notre marque de fabrique, c'est l'accompagnement du chef d'entreprise", souligne le co-fondateur du fonds. Car le processus de transmission exige du temps, de la patience, dénicher le profil adéquat du candidat à la reprise demande de ne pas se précipiter. "Le cédant a rarement la juste notion du parcours à effectuer pour lui comme pour son entreprise", poursuit Damien Garau qui a rejoint l'équipe opérationnelle de Connect tout comme Déborah Jarjaye et Rémy Garello. "L'enjeu est que le chef d'entreprise ne s'y prenne pas trop tard et qu'il ne se retrouve pas réduit à devoir vendre dans des conditions qui ne lui conviennent pas", continue-t-il. Surtout que "six mois, c'est généralement le temps de la phase juridique", indique Franck Paoli. Connect travaille étroitement avec les banques mais peu avec experts-comptables et les notaires... ce qu'il déplore. "Notre force vient de nos compétences respectives et de nos compétences support et notre pertinence s'inscrit dans l'intervention dans la partie aval du processus" ajoute Damien Garau.

Frémissement plus que reprise

Quid de la conjoncture régionale ? "Après une période difficile entre 2012 et 2013, pour cause de volatilité de la fiscalité et de la réglementation ce qui freine toujours les chefs d'entreprise, la pompe s'est réamorcée", commente Franck Paoli. Pour Damien Garau, "nous assistons davantage à un frémissement plutôt qu'à une reprise. Il est difficile d'isoler de grandes tendances". Pour autant, Connect continue à croire dans le potentiel des entreprises régionales et envisage déjà un troisième fonds qui devrait être actif en 2018 ou 2019. Demeure toujours un exercice d'évangélisation à mener. Car le terme "fonds d'investissement" n'a pas bonne presse, souvent considéré comme synonyme de licenciements et délocalisation.

"Notre métier c'est de soutenir les entreprises, faire en sorte que le manager ne soit pas seul dans son fauteuil. Notre objectif est que l'entreprise croisse et qu'elle reste sur le territoire".

Une Connect-xion essentielle.

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