Comment les stations de montagne tentent de sauver leurs offices de tourisme

Alors que la loi NOTRe prévoyait de transférer la compétence promotion touristique aux intercommunalités, les stations de montagne ne l'entendent pas tout à fait de cette oreille. Et montent au créneau, Charles-Ange Ginésy, le président de l'Association des Maires de Stations de Montagne en tête.

C'est un combat de longue haleine et il n'est pas tout à fait fini. D'un côté, la loi NOTRe qui prévoit dans son article 64 que la compétence "promotion du tourisme dont la création des offices de tourisme" soit transférée aux intercommunalités. De l'autre, les stations de montagne et surtout leurs maires, réunis au sein de l'Association nationale des Maires des stations de montagne (ANMSM ) que préside Charles-Ange Ginesy, a qui cette perspective de voir la chose s'appliquer au 1er janvier prochain déplaisait fortement. C'est donc évidemment non pas son bâton de marche en haute montagne mais son bâton de pèlerin que le député-maire de Péone-Valbeg, station des Alpes-Maritimes, s'est emparé allant frapper en toute logique aux portes gouvernementales.

Valls dit oui, Baylet aussi, mais...

Si dans un premier temps, Marylise Lebranchu alors ministre de la Décentralisation et de la Fonction Publique dit non, c'est Manuel Valls qui dit oui en début d'année, reconnaissant la démarche de protestation comme "légitime". Sauf que le oui, même venant du Premier Ministre, n'a pas un effet immédiat. Surtout quand un remaniement ministériel s'en mêle. Nouvelle remontée au créneau donc pour que le tout soit écrit noir sur blanc. Une sorte de double effet kiss cool qui a amené Charles-Ange Ginésy a réitérer ses arguments - après avoir, avant le remaniement, expliqué le tout à André Vallini, alors secrétaire d'Etat chargé de la réforme territoriale - auprès cette fois-ci de Jean-Michel Baylet. Un ministre de l'Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales qui a promis que les stations auront satisfaction et que le tout sera traité via une procédure d'urgence d'ici l'automne.

L'argument de l'attractivité

"Le domaine skiable français est la première destination mondiale en terme de fréquentation touristique", souligne Charles-Ange Ginesy. Mais une première place qui est convoitée.

"L'Amérique du Nord nous talonne, l'Autriche compte parmi les pays européens fréquentés pour leur domaine skiable... Notre leadership est fragile. Notre performance est liée à la technicité mais aussi à la promotion. Et perdre la main sur la promotion, c'est perdre de l'attractivité".

Et surtout, ça ne colle pas vraiment avec le projet de Smart Région que veux développer Christian Estrosi. Et on sait le président du Conseil Régional PACA bien connaître la montagne et son pouvoir d'attractivité...

Sur les 105 stations concernées, dix sont des stations classées, alors qu'une quarantaine sont en cours de classement. Malgré l'accord de Jean-Michel Baylet, Charles-Ange Ginesy reste prudent. "Nous ne seront définitivement rassuré que lorsque tout sera écrit noir sur blanc".

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