Alors que le grand oral des prétendants au rachat des part de l'Etat dans la société de gestion de la plateforme niçoise se déroule demain mardi 7 juin, selon nos informations, lesdits prétendants n'auraient pas tout à fait la même estimation de la valeur que représente l'aéroport Nice Côte d'Azur que l'Etat. Et proposeraient donc un prix d'achat pour les 60 % que celui-ci cède dans la société de gestion, inférieur au milliard d'euros.

Addition (trop) salée ?

Or jusqu'à présent, la valorisation était estimée entre 1,2 et 1,8 milliard d'euros. Une somme pas tout à fait sortie du chapeau mais le résultat d'un savant calcul qui est de multiplier l'Ebitda par un coefficient. 16 est un chiffre communément accepté pour calculer la valorisation d'un aéroport, il avait d'ailleurs été proposé par Vinci et ADP pour le rachat de l'aéroport de Toulouse (contre les Chinois qui l'avaient emporté à 18). Mais pour Nice, l'Etat s'est dit que cela pouvait être plus que 16. Nice, avec ses 12 millions de passagers "valait" plus. Sans aller jusqu'au 28 appliqué pour la vente du London City Airport. Voilà comment la somme de 1,2 à 1,8 Mds€ a émergé. Sauf que les candidats eux, ne calculent pas vraiment ainsi...

Extension(s)

Selon une source proche du dossier, Nice est certes attractif par son nombre de passagers, son positionnement... mais Nice est limité. Géographiquement d'abord, pris entre la Promenade des Anglais et la mer Méditerranée. Comment étendre ses terminaux ? Les T1 et T2 viennent tout juste d'être rénovés. Où caser le cas échéant un troisième terminal ? Ce qui pose l'autre limite ensuite. Le nombre de passagers par an ne peut pas continuer de croître sur le même rythme. Atteindre 15 millions de passagers semble être déjà une ambition forte. Plus, tiendrait de l'irraisonnable.

Et puis il ne faut pas oublier que Aéroports de la Côte d'Azur (nom de la société gestionnaire) ce n'est pas que l'aéroport Nice Côte d'Azur. C'est aussi celui de Cannes-Mandelieu et celui de Saint-Tropez. Des investissements seront à réaliser pour les moderniser.

Ces éléments ayant été pris en compte par les candidats, il semblerait que les prix proposés pour le rachat des parts de l'Etat ne soient donc pas dans la fourchette attendue - espérée ? - par l'Etat. Du moins pour Nice, car à Lyon, l'aéroport bénéficie de 80 hectares utilisables tout autour de la plateforme ce qui permettait de pousser le trafic - de 8,5 millions de passagers actuellement - à la hauteur de Nice et de parier sur le fret.

Calendrier

Après le grand oral de ce 7 juin, le calendrier - qui a pris du retard - prévoit la publication des offres fermes début juillet, le nom du candidat retenu sera quant à lui connu fin juillet.