Université d'été Medef : Pierre Gattaz en coach de l'optimisme

Faire de l'entreprise la "clé de voûte" des programmes des candidats à la présidentielle de 2017, viser 2 % de croissance, développer le virus de la motivation… le président du Medef sait qu'à neuf mois de la Présidentielle, son Université d'été a une saveur particulière. Et il en profite.
Pierre Gattaz veut galvaniser les troupes et replacer l'entreprise au cœur des programmes des candidats à la présidentielle.

C'est ce que l'on appelle une question de "timing". Quasiment même au moment où Pierre Gattaz montait sur la scène de la plénière d'ouverture de la 18ème Université d'été du Medef, les annonces de la démission du ministre de l'économie circulaient allégrement. Et si le départ d'Emmanuel Macron aurait pu en quelque sorte voler la vedette au patron des patrons, finalement, il permet plutôt à Pierre Gattaz d'en remettre une couche sur ce qu'il faut - selon lui - pour redresser la France.

Méthode

"Restaurer la confiance, encourager la prise de risque, célébrer la réussite", c'est le leitmotiv du président du syndicat patronal. Ce qui passe par "une croissance ambitieuse associée au plein emploi", indique-t-il, rappelant que dans les années 1997 à 1999, la France avait été capable de pointer à 3 %. "Une croissance durablement au-dessus de 2 %", c'est la promesse du plein emploi. Un objectif "challenging" reconnaît Pierre Gattaz mais "pas irréaliste" non plus, assure-t-il.

Valoriser les atouts

C'est que la France a des atouts, tient-il à redire. Pêle-mêle : un système de recherche performant, des ingénieurs qui ne déméritent pas, de la créativité, des filières d'excellence reconnues à l'international. Et finalement l'objectif doit être celui-là : "devenir la Silicon Valley de l'Europe" d'ici 2026. Objectif ambitieux. Et pour cela il faut une politique adéquate. Et si possible un président qui sache la concocter. Et comme la période pré-électorale a démarré, autant en profiter pour redire tout haut ce que les patrons souhaitent. Rien de nouveau sous le soleil de Jouy-en-Jossas, cependant : moins de charges et de bureaucratie, supprimer ou lisser les seuils sociaux, en finir avec les surtranspositions des directives et les accumulations de lois, décrets, arrêtés...

Meilleur profil

On imagine bien que les patrons, toutes tendances politiques confondues, sont d'accord. Et quid des candidats à la présidentielle ? Neuf d'entre eux vont passer par le campus d'HEC où se tient l'Université d'été pour montrer patte entreprenariale blanche et surtout "par quelles réformes ils vont emmener la France vers la croissance et l'emploi". Un pitch et trois questions posées par trois entrepreneurs, voilà ce qui attend François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Bruno Le Maire et les autres. On souhaite à Pierre Gattaz d'être satisfait par leurs réponses. Parce qu'en ce qui concerne le remplacement d'Emmanuel Macron - "un très bon ministre de l'économie" - il n'aura pas été exaucé. Alors qu'il espérait "un professionnel idéalement issu du monde de l'entreprise", c'est finalement Michel Sapin qui prend le relais. Pas forcément le profil souhaité. Mais Pierre Gattaz sait qu'il a 36 heures - la durée de l'Université - pour redire tout le bien que l'entreprise apporte à l'économie et qu'il a pour les candidats à un séjour de 5 ans à l'Elysée, les yeux de Chimène. La mission est ardue, mais pas impossible.

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