Correspondant TPE, kesako ?

Sur décision du gouverneur de la Banque de France, l’institution a mis en place depuis la fin du mois de septembre des correspondants un peu spéciaux. Leur rôle : accompagner les TPE de leur territoire. Des entreprises qui emploient en PACA un salarié sur 4 et représentent un vrai gisement de croissance en termes d’investissements.

C'est en place depuis le 29 septembre à la Banque de France : désormais, les TPE de chaque territoire peuvent se faire accompagner au sein de l'institution, qui a nommé des correspondants dédiés en ce sens. En PACA, c'est donc Frédéric Budail, responsable des services aux entreprises et aux banques, qui assurera ces nouvelles missions. Mais pourquoi les TPE ? Le choix de ce périmètre d'intervention est forcément lié à une spécificité du tissu économique français, qui en concentre près de 3 millions, en comptant les miro-entrepreneurs.

"Elles représentent 20 % de la valeur ajoutée produite par l'ensemble des entreprises en France, et 20 % des salariés. En PACA, 1 salarié sur 4 œuvre en TPE. Et la valeur ajoutée varie d'un territoire à l'autre. Illustration, celle des TPE du Var est de l'ordre de 30 %, quand celle de Marseille est équivalente à celle de la moyenne nationale. Ce sont donc des gisements de croissance pour l'emploi et l'investissement", dépeint Frédéric Budail.

En effet, la marge de manœuvre potentielle en la matière justifie la mise en place de ce service, explique-t-il : "près de la moitié de ces Très Petites Entreprises n'ont investi ni en 2013, ni en 2014". Ce qu'il interprète notamment par l'isolement des chefs d'entreprise, pris "la tête dans le guidon. Ils ont donc besoin d'être accompagnés, dirigés, orientés vers des réseaux professionnels qu'ils ne connaissent pas toujours".

Cartographier les interlocuteurs locaux

Et la Banque de France a tous les atouts pour prendre cela en charge, sous-entend-il encore, car elle "jouit d'une présence territoriale, d'une image de neutralité, d'une connaissance du tissu économique local, d'une expertise au service des entreprises". Et compte donc prodiguer cet accompagnement selon quatre piliers : accueillir le dirigeant, l'écouter et le questionner, comprendre sa problématique et l'orienter sur les bons interlocuteurs. Cela en intervenant à diverses étapes : création de l'entreprise, développement, choix de financement, transmission, gestion ou encore prévention et traitement des difficultés qu'elles rencontrent.

Un accompagnement qui ne sera efficace que si la Banque de France va à la rencontre de tous les réseaux professionnels présents sur le terrain... "Ce que nous faisons depuis quelques mois déjà, avec une volonté de cartographier tous les interlocuteurs locaux". De quoi proposer aux chefs d'entreprise les solutions adaptées à leurs problématiques. "Certains sont désorientés et partent avec des a priori. Par exemple, ils pensent que leur préoccupation est de financer leur stock. Et finalement, il se trouve qu'en analysant leur situation ils n'ont pas besoin de prêt à court terme, mais plutôt de restructurer l'entreprise. La Banque de France, par essence désintéressée, est la mieux à même de prodiguer ce type de conseil", conclut le directeur régional Jean-Jacques Cambounet.

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