Il y a la Présidentielle de 2017 et celle de 2016. Et si la première se joue sur le terrain national, c'est la seconde - dont le scrutin se déroule du 20 octobre au 2 novembre - qui pour l'heure occupe l'esprit des acteurs économiques locaux. Car si le fait d'avoir une seule liste en présence rend la bataille gagnée d'avance et fait donc de Jean-Pierre Savarino le futur président de la CCI NCA, il n'empêche que le vrai combat se joue sur le terrain. La problématique ? Le taux de participation. Méconnue dans son rôle, la chambre de commerce et d'industrie doit faire face à une non-mobilisation des entrepreneurs pour le scrutin. Et ça, c'est ennuyeux pour mettre en place la stratégie à venir et pour véritablement représenter les intérêts des entreprises. C'est bien ce que dit le chef de file de l'UPE06. "Une participation qui dépasserait les 12 % (taux de participation du scrutin précédent NDLR), nous donnerait une légitimité plus forte, davantage de poids".

Système de boucle

Alors, "certes le fait qu'il y ait une liste unique n'est pas très mobilisateur", reconnaît Jean-Pierre Savarino mais justement, le fait d'avoir réussi à faire l'unanimité, "à rassembler les forces vives du département pour mettre en place une politique globale sur tous les secteurs - industrie, services, commerces - en s'appuyant sur tous les réseaux et les syndicats professionnels", donnera plus de sens à ce qui va être mis en place.

Surtout, les remontées du terrain sont pour le futur président de la CCI azuréenne, un thermomètre infaillible, un indicateur à nul autre pareil, lui qui redit encore que son mode de fonctionnement - testé au sein de son entreprise Studiel - fonctionne sur le trio écoute/mise en œuvre /finition.

"Il faut bien appréhender le terrain. Nous n'avons pas la prétention de tout savoir. Nous attendons des hommes de l'art qu'ils remontent les problématiques, qu'ils fassent part de leurs priorités. Ceux qui s'expriment sont à même de nous apporter en même temps un début de solution".

Services compris

Bien sûr, des pistes sont déjà évidentes, notamment pour ce qui est de "la relance du tourisme, celle du commerce. Il faut continuer à développer la French Tech, s'attacher aux problématiques du transport". Des axes majeurs de travail. Et les commissions que Jean-Pierre Savarino a en tête ne seront effectives que si elles répondent aux remontées terrain. "On nous demande "à quoi sert la CCI ?" Il y a pourtant 17 000 ressortissants, sur les 71 000 dirigeants d'entreprise que compte notre département, qui utilisent les services de la CCI", tient tout de même à rappeler le chef de file UPE06. Et de fait, la campagne d'affichage concoctée par la CCI NCA sort des sentiers battus et des slogans rebattus pour donner la parole à une vingtaine d'entrepreneurs qui ont tous - pour des raisons et des services différents - fait appel aux services de la chambre consulaire.

"La chambre a la capacité à se tenir à côté des entreprises qui ont des besoins, quelles qu'elles soient TPE, PME, grandes entités. Mais sans pour cela prendre la place des entreprises de services. La CCI doit être visible. Plus de cent personnes sont au service des entrepreneurs. Réglementation, contraintes de déplacement, d'environnement clientèle, tout cela sont des points que la CCI aborde".

Davantage d'ouverture

Et si finalement, le bât qui blesse ce ne serait pas le manque de communication ? "Comme dans une entreprise nous devons clarifier l'offre", résume assez bien finalement Jean-Pierre Savarino. Qui fait de l'accompagnement et de l'internationalisation deux chevaux de bataille essentiels.

"Nous avons intérêt à valoriser notre territoire, à démontrer la capacité à ne pas opposer tourisme et industrie, à accompagner la transformation numérique - fondamentale - à accueillir les nouvelles générations qui bouleversent nos modes opératoires".

En étant la seule liste en présence pour la CCI Nice Côte d'Azur, celle que mène Jean-Pierre Savarino se distingue déjà des cinq autres configurations départementales en PACA. C'est un début... qu'il faut faire perdurer.