Si la mission semble sportive, le nouveau président de la maison CCI Nice Côte d'Azur est bel et bien déjà dans les starting-blocks. Pas de temps mort pour Jean-Pierre Savarino qui a préparé sa feuille de match avec (une) méthode, celle du chef d'entreprise. Une recette éprouvée qu'il compte appliquer à la Chambre consulaire. Redéfinie par la loi NOTRe, qui laisse la prérogative économique à la Région, la mission de la CCI est finalement un peu à réinventer. L'occasion est belle, le moment bienvenu.

Effet d'entraînement

Là où le candidat Savarino avait réussi à fédérer, le président Savarino va pouvoir s'appuyer sur ce dont il est fier : "une équipe qui s'engage" dit-il. Et ça vaut pour les élus comme pour les collaborateurs. Le fameux jouer collectif. Indispensable dans un territoire pluriel, avec des bassins d'activité aussi variés que la parfumerie à Grasse, le spatial à Cannes ou l'industrie à Carros. D'où la nécessaire proximité avec le terrain qui se voit déjà dans les faits puisque la CCI NCA apporte sa contribution financière - à hauteur de 85 000 euros - aux commerçants azuréens en pleine préparation des fêtes de fin d'année. Une première concrétisation qui donne le là : "la règle c'est d'identifier les projets, de faire remonter les besoins spécifiques, regardés par un comité", explique Jean-Pierre Savarino. Si le tout est pertinent, la Chambre apporte son soutien financier. En espérant déclencher le fameux effet de levier.

L'esprit d'équipe il se décline aussi via les commissions - une dizaine - qui seront gérées en binôme, "pour bien fonctionner", souligne Jean-Pierre Savarino et qui seront les mêmes que celles de l'UPE06. Car entre la Chambre et le syndicat patronal on veut vraiment faire la paire. "Les commissions vont permettre de définir les principaux projets sur lesquels nous allons travailler". Comme en sport, on reste concentré sur sa cible et on définit les postes de chacun.

Cependant comme tout n'est pas toujours rose dans le monde économique, il y a aussi des sujets qui fâchent. Airbnb, Uber et consorts sont des "évolutions que nous devons intégrer. On ne peut s'opposer, être rétrograde, mais au contraire trouver des moyens d'adaptation".

Export

Quel est l'axe qu'un bon chef d'entreprise ne manque pas de mettre au programme de sa stratégie ? L'internationalisation. C'est donc aussi vecteur de développement du territoire que la CCI NCA va intégrer.

"En matière de tourisme, nous avons des progrès à faire, nous devons favoriser le territoire à l'étranger, obtenir davantage de lignes aériennes... Si l'on veut faire du chiffre d'affaires avec les touristes, il faut des capacités d'accueil à la hauteur et des professionnels formés".

L'export de l'image Côte d'Azur doit aussi se traduire par "la capacité à faire venir des entreprises de taille et de renom international, même d'autres coins de l'Hexagone". L'objectif ? Faire baisser le taux de chômage qui cumule dans les Alpes-Maritimes à 10,6 %. "Nous voulons être opérateur sur l'attractivité". Mais toujours avec les autres acteurs légitimes sur le sujet. Esprit d'équipe, on vous disait.

Diversification

L'autre terrain de jeu sur lequel la CCI NCA va se placer, c'est la recherche de nouvelles activités. Et ça, c'est ouvert ! "Cela peut être l'étude de nouvelles zones d'activité, de centres d'hébergement, de pépinières, soit en création, soit en accompagnement", précise Jean-Pierre Savarino. Tout ce qui peut faciliter la vie de l'entreprise et contribuer à sa pérennité est donc vivement encouragé. Car le but final est bien celui-là. Avec comme philosophie celle du marathonien plus que du sprinter.