Comment Kedge Business School étend sa zone d’influence

Comment tirer son épingle du jeu dans le marché très concurrentiel des écoles de commerce ? Pour Kedge Business School, basée à Bordeaux et Marseille, cela passe notamment par une stratégie de développement à l’international. Et une volonté de renforcer l'offre en direction du monde entrepreneurial.

C'est un fait, le marché des écoles de commerce en France est on ne peut plus concurrentiel. Les opportunités de développement sont ailleurs et Kedge Business School l'a bien compris.  Pour peser de l'autre côté des frontières, elle a mis en œuvre une démarche qui semble faire ses preuves : "raisonner tout d'abord en termes d'expertise", explique son directeur général, Thomas Froelicher. Notamment en ciblant, dans les pays visés, les secteurs en voie de développement qui peuvent bénéficier de ses compétences. Il s'agira ensuite de trouver des partenaires, prestigieux autant que faire se peut. Ainsi adossée à des établissements supérieurs de renom, Kedge Business School émet des propositions, mutualise avec eux... Au terme de cette gestation voient le jour de nouvelles formations diplômantes. C'est justement la démarche qui permet aujourd'hui à l'école de commerce de peser dans le paysage de l'enseignement supérieur chinois. Et pour cause : elle a pignon sur campus à Suzhou, avec la création de l'Institut franco-chinois en finance, économie et gestion en partenariat avec l'université de Renmin, ainsi que deux autres établissements français, l'université de Montpellier Paul Valéry et celle de Paris Sorbonne. Mais aussi à Shanghai, où elle propose depuis 14 ans un global MBA et un executive MBA en étant adossée à l'université de Jiao Tong. Sans oublier le projet d'un second Institut franco-chinois ciblant celui-ci le management des arts et du design. Mûri avec l'Académie des Beaux-Arts de Chine, Paris Sorbonne et l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, le nouvel établissement, inauguré ce 4 décembre à Shanghai, devrait ouvrir ses portes pour la rentrée 2017.

Multiplier les implantations en Asie

Mais Kedge ne regarde pas seulement vers l'empire du milieu, loin s'en faut. Présente aussi en Algérie, en Côte d'Ivoire et au Sénégal, elle est entrée en juin 2016 au capital de Bem Dakar, elle aussi très bien classée...

"Il faut garder deux questions à l'esprit lorsqu'on envisage une stratégie à l'international. Tout d'abord, où va-t-on et qu'y fait-on ? Mais aussi, quelless ressources, quels moyens se donne-t-on ? En la matière, il faut compter avec ce qui touche au numérique. Œuvrer à la création de plateformes digitales, alléger les formations pour les rendre interactives... Et s'il y a bien un lieu de prédilection pour mettre cela en place, c'est l'Afrique. Il y a là-bas toutes les infrastructures de téléphonie mobile qui permettent de le faire. Et une forte demande de la part des entrepreneurs, souhaitant que leurs cadres puissent se former sans pour autant se déplacer en Europe ou aux USA", poursuit le directeur général.

Enfin, c'est un projet à plus long terme, mais l'école pose déjà les jalons d'une nouvelle triple implantation en Asie avec trois pays ciblés comme zones de croissance : la Russie, l'Iran et le Kazakhstan. Les besoins identifiés sur cette zone étant plutôt tournés vers la supply chain, les achats, le marketing industriel et le e-commerce. "Il s'agit d'occuper le terrain entre Moscou et Pékin: notre façon à nous de voir la route de la soie"... histoire de ne pas dépendre du seul marché chinois sur ce continent, ce dernier représentant pas moins de 5 M€ sur les 103 que constitue le budget de Kedge Business School.

Inclure davantage les entreprises dans le business model

La finalité ultime sera de créer des synergies entre ces différents continents. "L'idée serait d'embarquer des compétences en Europe et en Asie pour aller ensemble en Afrique". Triple culture qui pourrait faire mouche sur un continent lorgné notamment par les écoles de commerce outre-Atlantique : c'est bel et bien sur cette rive-là de l'Océan en question et de la Méditerranée que se situent les enjeux économiques de demain.

Outre l'international, Kedge Business School vise enfin à dynamiser son activité en direction du monde économique. "Sur nos 103 M€ de budget, 96 % sont des frais de scolarité, dont 10 % constituent des prestations entreprises. Notre objectif est d'accroître cette part de l'ordre de 30 % et de sécuriser davantage notre business model". Dans cette optique, Kedge BS a racheté une structure de formation continue à Bordeaux en novembre 2015 et embauché 19 personnes. Leur mission : répondre aux appels à candidature du public et du privé. L'école de commerce affiche déjà au compteur quelques partenariats avec des groupes tels que LVMH, Orange, la Caisse d'Epargne Provence Alpes Corse... Ou encore l'armateur marseillais CMA CGM, qui lui a confié à la mi-septembre son académie de management, basée à Abidjan et visant à couvrir l'Afrique de l'Ouest.

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