Comment le Palais des Festivals de Cannes a assuré sa croissance

Avec un chiffre d'affaires 2016 atteignant 40 M€, la structure cannoise semble valider sa stratégie, alors même qu'elle vient de dévoiler son plan d'actions pour 2017 et que le tourisme, globalement, souffre de la conjoncture sécuritaire.
Le Palais des Festivals de Cannes enregistre pour 2016 un chiffre d'affaires record, à 40 M€.

C'est un peu un cadeau de Noël 48 heures avant la date officielle. En annonçant à l'issue de son conseil d'administration un chiffre d'affaires 2016 à 40 M€, la Semec (la société d'économie mixte qui gère le Palais des Festivals NDLR) finit l'année plutôt bien. Et si comme elle le précise c'est la première fois ce que ce montant est atteint - c'est même mieux qu'en 2011 lorsque le G20 avait occupé le lieu et la ville - c'est surtout une progression à replacer le contexte conjoncturel.

Embellie

Certes le Palais des Festivals a toujours poursuivi une tendance haussière avec des chiffres d'affaires de l'ordre de 37,5 M€ en 2014, 37,766 M€ en 2015...

Mais celui qui a investit 20 M€ étalés sur 3 ans pour se refaire une beauté architecturale en interne et en externe (le programme s'est achevé en 2015 NDLR) était aussi endetté. Une préoccupation financière officiellement réglée depuis avril 2014. Et puis, depuis juillet dernier, il y a ce sacré coup de frein, donné par les événements terroristes et en particulier celui de Nice, le 14 juillet. Un ralentissement général que ne semble pas avoir subi le Palais cannois.

Pilote dans l'avion

La recette de cette bonne tenue financière est liée à la volonté du Maire de Cannes. David Lisnard en effet été durant onze années à la barre du navire Palais des Festivals avant de prendre le gouvernail de la municipalité lors des dernières élections. Et ce capitaine au long cours en matière de tourisme n'a pas lâché la barre du bateau une fois élu premier magistrat. C'est lui qui insuffle toute la dynamique, relayée par celle qui lui a succédé au poste présidentiel, Claire-Anne Reix. Porteur également de la casquette de président du CRT Côte d'Azur, David Lisnard parlait déjà de marketing territorial quand cela paraissant un gros mot ou une vague vue de l'esprit. Aujourd'hui, c'est un concept "commun".

Sa méthode ? Associer tous les interlocuteurs du tourisme au dialogue, notamment avec les acteurs locaux. Mais ça a été surtout de mouiller la chemise et de se retrousser les manches pour aller décrocher de nouveaux salons. Chose faite avec Trustech qui s'est tenu en novembre dernier et qui a réunit sur le thème de la sécurisation des accès informatiques 12 586 participants venus de 125 pays ou encore avec IPEM, dédié au capital-investissement et qui prendra place en janvier prochain. Et puis il y a les "historiques" qui ont renouvelé leur engagement dont le Cannes Lions, le festival de la publicité, pour 10 ans, engagement acté en juin dernier.

Horizon dégagé ?

Si le soleil brille sur le Palais des Festivals et sa Croisette, 2017 sera une année charnière. Le CAP, acronyme pour le Cannes Actions Perspectives, a été présenté début décembre. Son but c'est justement d'éviter que la structure, locomotive économique avec 50 événements majeurs BtoB accueillis chaque année, insufflant 840 M€ de retombées localement, ne perde de sa dynamique. C'est même de lui donner tout l'élan pour poursuivre encore mieux sur sa lancée. La nouvelle stratégie comprend, entre autres, la création d'un convention bureau dédié au tourisme d'affaires avec des marchés ciblés en priorité tels que l'Italie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l'Allemagne. Plus le Bénélux pour ce qui est de l'associatif. L'objectif est de renforcer un peu plus la visibilité de la destination et ce, afin d'accueillir encore de nouveaux congrès si possible pendant les mois "creux" et de renforcer le segment MICE. Côté loisirs, par exemple le partenariat initié préalablement de façon opportune avec Deauville va être renforcé comprenant des actions communes au Moyen-Orient et en Grande-Bretagne. Et puis côté branding, la marque Cannes va être mieux architecturée et renforcée, le story-telling retravaillé... A noter que le mois de mai prochain verra le Festival du Film souffler ses 70 bougies. Sans nul doute un anniversaire qui a toute sa place dans la nouvelle stratégie.

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