Renaud Muselier : "Provence Alpes Côte d'Azur doit apprendre à conquérir le monde"

Présent au CES Las Vegas, le président délégué de la Région que l'on a davantage l'habitude de voir en charge des fonds européens, insiste sur la nécessité et la capacité du territoire à aller chercher des axes nouveaux de développement. Et pas forcément là où on l'attend.

Trente sera sans doute un chiffre à retenir. C'est le nombre de startup présentes sous les cieux américains et dans les murs du CES Las Vegas. C'est aussi un signe, celui que "la région est de retour", dit Renaud Muselier. Pour le président délégué de la Région, si Provence Alpes Côte d'Azur était "globalement absente", la voici dans les starting-blocks. Il y a une bonne raison à cela : élaborer la première smart région d'Europe.

Diplomatie économique

Et pour cela, il n'y a pas de recette magique, mais un moyen : la diplomatie économique. Christian Estrosi l'a déjà mis en application en partant en Chine en octobre dernier. Las Vegas, c'est un peu la même philosophie. "Quand un homme politique se déplace, il parle aux hommes politiques. Et il y a des pays où le business passe aussi par le politique", explique Renaud Muselier. Il a beau être en charge des fonds européens, il sait que la région doit sortir de sa zone de confort. "On regarde souvent Provence Alpes Côte d'Aur par le biais de son tropisme euroméditerranéen, mais peu par sa capacité à rayonner au-delà". D'où un Renaud Muselier à la tête d'une délégation spécifique de six startup parties à l'assaut du CES. Il y a les niçoises GraalPhone (un boîtier entrant dans une poche et capable de se transformer en tablette, ordinateur ou smartphone) et Reva 2 (voiture-rail), Gridpocket (réseaux électriques intelligents) basée à Sophia-Antipolis, Perspective(s) (data visualisation, Web 3D) venue d'Aix-en-Provence tout comme Spicetronic (conception de produits électroniques sur mesure).

Faire ce que l'on dit

L'intérêt d'une présence au CES ?

"Montrer que nous faisons ce que nous avons annoncé tout au long de la campagne (des régionales NDLR). Tout cela est conforme à ce que nous avons dit. Nos pépites sont hyper-performantes, hyper-organisées et ça va vite".

Ça va d'ailleurs tellement vite que le président délégué rappelle ô combien les dirigeants jonglent difficilement entre le pilotage de leur jeune entreprise et le développement, la prise de rendez-vous stratégiques. D'où cette aide financière de 200 M€, une enveloppe globale qui sera étalée au cours de la mandature avec 400 000 euros dédiés dès cette année à la French Tech.

Voilà qui colle avec le discours de Christian Estrosi qui n'hésite jamais à dire que "l'économie est ma boussole, l'entreprise mon partenaire". Dans une interview accordée à La Tribune en décembre dernier, le président de la Région rappelait combien "la diplomatie économique est l'un des leviers majeurs de notre action pour atteindre des objectifs précis". Et de détailler : "depuis un an, j'ai voulu que notre Région se dote enfin d'une véritable stratégie économique. Cela exigeait de répondre à deux questions : quels sont, dans notre Région, les secteurs et segments de marché prioritaires ? Quelles sont, dans le monde, les destinations stratégiques pour le développement économique de Provence-Alpes-Côte d'Azur ?" Le diagnostic a été fait. C'est ce qui donne d'une part les OIR, d'autre part des déplacements dans des pays ou des zones identifiées comme essentielles. Après la Chine c'est donc Las Vegas. Où l'innovation provençale et azuréenne sait apparemment très bien faire le show.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.