Jean-Luc Monteil : "Il faut en finir avec les bonnes vieilles recettes qui ne font plus recette"

Parce que le vrai changement, ça doit être maintenant et que la période pré-présidentielle s'y prête, le Medef PACA lance un think tank dont le but est de faire émerger de nouvelles réformes, annonce son président.

Certes, comme à chaque scrutin stratégique, le syndicat patronal y va de ses propositions. La Présidentielle 2017 n'échappe pas à la règle et le Medef d'avoir fait connaître aux différents candidats ce que les patrons souhaitent... Sans surprise, cela tient en quatre thèmes : fiscal, social, simplification et formation/éducation. Si Pierre Gattaz a fait part de sa volonté de recevoir tous les candidats, Jean-Luc Monteil l'explique par la nécessité "de faire de la pédagogie". Car le raccourci patron = voyou hérisse particulièrement le poil des chefs d'entreprise, Jean-Luc Monteil rappelant que "nous générons de la valeur, nous devons être encouragés", et non "pointés du doigt avec peu d'empathie". En gros et en résumé, les images d'Epinal ça suffit.

François, Emmanuel, Benoît et les autres

Période pré-électorale oblige, il y a des sujets qui trustent les discussions. Les heures défiscalisées ? "Notre regard est partagé. Ce sont nos collaborateurs qui ont le plus souffert de leur suppression. Les patrons également, surtout que par proximité avec leurs salariés, la plupart ont maintenu le net du salaire. Ils continuent d'ailleurs à payer la majoration de 25 %, ce qui représente un surcoût significatif. D'autant que l'on a subi pour ainsi dire une triple peine, si l'on associe cela à la hausse de la fiscalité et à la mutuelle assujettie à cotisation sociale..."

Les promesses des candidats ? "Nous sommes proches de ceux qui ont des propositions qui visent à un modèle juste, qui mettent ce pays dans des objectifs constructifs. Nous sommes forcément réservés sur ceux qui font des propositions aguicheuses, qui s'engouffrent dans des promesses non tenables". Tel Benoît Hamon avec qui "c'est Noël après Noël". Et de dire que le candidat à la primaire de la gauche "a fait toute sa carrière dans le public et a vécu du système. Il a donc tendance à méconnaître, voire à mépriser le tissu économique". Or, au contraire il faut "cesser de créer des clivages". Si François Fillon s'est dévoilé "avec un programme très libéral, parce qu'il se devait de gagner la primaire, il doit, s'il veut l'emporter, l'adoucir". D'Emmanuel Macron, inclassable, le président du Medef PACA estime qu'il "est un bon homme de marketing. Il a la capacité à générer un espoir sans trop être prolixe sur ses propositions. A voir donc si derrière l'homme de marketing se révèle aussi un homme de projet".

Innover c'est aussi dans les idées

Bref si demander, revendiquer, condamner est le rôle du syndicat patronal, en PACA on a eu une idée qui se veut constructive. Et cela prend la forme d'un think tank. "Nos devons aussi porter l'innovation, la contradiction", dit Jean-Luc Monteil. Si la forme est somme toute classique, réunissant des chefs d'entreprise, mais pas que, c'est bien dans le fond que l'organisation patronale veut secouer cocotier et vieilles habitudes. "Nous devons oublier les codes et imaginer des choses nouvelles". D'autant que le fil rouge 2017 du Medef PACA c'est "que fais-tu pour ton pays ?". Un thème qui se déclinera en actions mettant en lumière l'engagement des chefs d'entreprises pour une autre finalité que le business. "Ce n'est pas un homme seul qui changera le pays mais l'action de chacun", estime Jean-Luc Monteil. Et les "vieilles recettes qui n'ont pas fait recette" doivent tomber aux oubliettes. Parce que ce n'est pas toujours dans les vieilles marmites que l'on fait les meilleures soupes.

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