Frédérique Vidal, la scientifique qui a dépoussiéré l'Université Nice Sophia-Antipolis

Nommée au ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, la présidente de l'Université Nice Sophia-Antipolis est notamment celle qui a piloté l'obtention du label Idex. Et contribué à modifier positivement l'image de l'Université.

L'annonce de sa nomination a bien provoqué quelques surprises. Pourtant, est-ce si étonnant de voir Frédérique Vidal intégrer le gouvernement d'Edouard Philippe ? Cette scientifique - Monégasque et directrice de la Faculté des Sciences avant son premier mandat à la présidence de l'Université Nice Sophia-Antipolis en 2012 - n'a en effet pas hésité à secouer le cocotier azuréen depuis 5 ans.

Réélue voici tout juste un an, en avril 2016, pour un second mandat, c'est à elle que l'on doit la création en mars 2015, de l'Université Côte d'Azur, un ensemble qui réunit outre l'Université Nice Sophia-Antipolis, l'ensemble des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche tels le CNRS, l'Observatoire de la Côte d'Azur, les écoles de management Skema Business School et Edhec Business School, l'INRIA ou encore le CHU de Nice...

Une réunion de compétences de bon aloi qui va jouer un rôle non négligeable lorsque s'engage le processus d'obtention de la labellisation Idex la même année.

C'est avec le projet UCA JEDI (pour Joint, Excellence Dynamic Initiative) que Frédérique Vidal va monter au front, s'engageant notamment à convaincre les entreprises azuréennes de participer au projet. Elle n'hésitera pas à expliquer et réexpliquer pourquoi il était important que les PME comme les grands groupes apportent leurs implications et leurs projets dans le projet. L'objectif avait alors été de convaincre 150 d'entre elles d'écrire noir sur blanc de quelle façon leurs propres investissements s'inscrivaient en droite ligne dans les axes définis par l'Université Côte d'Azur notamment sur le numérique, l'espace, l'environnement, le risque ou le territoire intelligent.

Obtenu en janvier 2016, le label Idex est alors assorti d'un capital de placement de 580 M€. Avec le but de servir l'innovation via l'enseignement supérieur et la recherche.

Ce regard bienveillant envers les entreprises c'est aussi ce qui a permis à Frédérique Vidal d'emporter les suffrages du côté du patronat. Philippe Renaudi, le président de l'UPE06, estime que la nomination de Frédérique Vidal est "une excellente nouvelle". Car justement, "elle a le souci et l'inquiétude des besoins des entrepreneurs, elle sait être à l'écoute". Ce qui semble indispensable mais n'est pas encore systématique lorsqu'il s'agit de parler formation adéquates.

Frédérique Vidal s'est aussi fortement engagée auprès du cluster EducAzur, la filière EdTech qui veut devenir le n°1 français. "Nous sommes fiers d'avoir construit à ses côtés l'écosystème EdTech azuréen qui a permis de renforcer la notoriété européenne et internationale du territoire et de la région PACA", estime Fabrice Moizan, le secrétaire général du cluster et PDG de la startup GayaTech.

Frédérique Vidal arrive donc au gouvernement, auréolée de ses actions fortes pour le territoire azuréen. Appliquera-t-elle la même méthode au niveau national ? Il va sans dire que les regards des chercheurs, des universitaires et plus largement de tous ceux qui militent pour une frontière moins étanche entre le monde académique et le monde économique sont désormais tournés vers Paris.

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