C'est quoi la protection des biens temporairement vacants ?

Venu d'Europe du Nord, ce concept original se développe dans le Sud de la France, porté par Camelot France. Une autre façon de parer au vandalisme et au squat affirme l'entreprise.

Si les Pays-Bas, berceau de la création de Camelot Europe, comptent une dizaine d'entreprises positionnées sur le créneau de la protection des biens immobiliers temporairement vacants par l'occupation (et quelque 50 000 à 75 000 résidents logés de la sorte), la France, elle, offre un boulevard en la matière. Car il n'y a aucune autre concurrence pour l'heure, hormis celle, indirecte, de certaines associations œuvrant à direction de publics particuliers. C'est donc une période décisive pour le groupe présent dans l'Hexagone en général depuis 2011 et dans le Sud en particulier depuis peu, déterminé à évangéliser le marché en faisant connaître cette nouvelle alternative au gardiennage et aux caméras de surveillance.

Lobby et développement

Pour ce faire, lobbying et maillage s'imposent en toute logique comme les deux moyens devant mener au succès. Pour le premier, "un texte de loi a été créé pour donner un cadre légal à cette activité émergente, il s'agit de l'article 101 de la loi Mole", explique Corentin Pinier, responsable du développement de la zone Sud-Est. Et pour le second, c'est en cours... Une agence s'est ainsi implantée à Marseille en 2016. "Il y a en ce moment près de 500 résidents temporaires en France, l'entreprise ayant géré jusqu'à 65 résidences et compté en cumulé plus de 1 500 personnes logées sur ce principe depuis 2011. A Marseille, nous enregistrons 150 résidents aujourd'hui et près de 200 places".

En termes de profils de locaux, Camelot Europe peut tout exploiter et rendre habitables des bureaux, des hôtels, des hôpitaux... "A Marseille, nous gérons une clinique, un hôtel, des bureaux confiés en gestion par la Ville de Marseille... Mais nous travaillons aussi pour des clients privés puisque nous gérons une concession Peugeot, des locaux des Mutuelles du Soleil, d'Engie, de la MGEN..." Chaque bâtiment en gestion offre une capacité entre 10 et 20 chambres... et des parties communes adaptées, conformément à la loi. "Ainsi, quand nous récupérons des locaux, nous devons les rendre propres à l'habitation selon les critères établis par la loi".

Une croissance à trois chiffres

En s'établissant sur Marseille, Camelot Europe caresse une ambition : étendre sa zone d'influence à tout le Sud-Est. Le premier exercice est plus qu'encourageant, avec une croissance de près de 115 %. "Nous voulons étoffer Marseille, qui se distingue de la configuration habituelle en termes de clientèle : on compte en général plus de contrats privés que de publics, mais ici c'est l'inverse. Il faut dire que l'on travaille beaucoup avec la Ville, l'Etablissement public foncier PACA...  Outre Marseille, nous nous positionnons maintenant sur les marchés de Nice et Montpellier, ce sont les limites de notre territoire".

L'idée étant de multiplier le nombre de biens en gestion en approchant les collectivités, mais aussi en tirant le fil du privé. La cible des grands comptes est privilégiée, pour multiplier les potentialités en termes de biens à gérer. "Pour l'heure, les contacts sont plus avancés à Montpellier qu'à Nice. En termes d'objectifs pour l'agence, nous visons 175 places d'ici fin 2017 et 450 d'ici fin 2018". Et le but, bien sûr, c'est de poursuivre dans la voie de cette croissance à 3 chiffres.

Sachant que le modèle économique de Camelot est bicéphale : "le propriétaire du bien vacant nous paie pour la prestation de service, comprenant la protection et la gestion technique du bâtiment. Un coût de 500 euros par mois. Un tarif toujours plus compétitif que celui du gardiennage, chiffré parfois jusqu'à 15 000 euros. Par ailleurs, nous percevons les redevances des résidents. Elles ne peuvent pas excéder 201 euros par mois, un seuil fixé par la loi", conclut Corentin Pinier.

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